Le journaliste marocain, Omar Radi, en détention provisoire depuis un an, a été condamné lundi par la Chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca à six ans de prison ferme et d'une amende de 100. 000 dirhams, ont rapporté les médias. Le reporter, 35 ans, est en détention provisoire depuis juillet 2020 et a toujours affirmé être poursuivi en raison de ses opinions critiques du pouvoir. Il peut faire appel. L'enquête pour "espionnage" avait été ouverte fin juin 2020 après la publication d'un rapport d'Amnesty International affirmant que le téléphone de M. Radi avait été piraté via le logiciel Pegasus de la firme israélienne NSO. Celle-ci est mise en cause dans une nouvelle enquête publiée à partir de dimanche par un consortium de médias internationaux qui a fait état d'une liste de personnalités potentiellement ciblées par le logiciel sur laquelle figure le nom de M. Radi. "Le parquet est motivé par la vengeance et non par la quête de la vérité", a clamé, sûr de lui, le reporter lors de sa dernière adresse devant le tribunal de Casablanca, une audience publique. Il avait précédemment affirmé être poursuivi à cause du rapport d'Amnesty International. Un autre journaliste Imad Stitou, 32 ans, a été condamné à un an de prison, dont six mois ferme dans la même affaire. Les peines des deux journalistes ont été assorties d'un dédommagement de 200.000 dirhams (environ 19.000 euros) à la partie civile, avec une contribution à hauteur d'un tiers pour M. Stitou. Son cas a mobilisé au Maroc comme à l'étranger: des défenseurs des droits humains, des intellectuels et des responsables politiques réclamaient sa libération provisoire. Les révélations sur l'utilisation du logiciel espion israélien baptisé Pegasus, que publient cette semaine Le Monde et seize rédactions coordonnées par l'organisation Forbidden Stories, avec l'appui technique d'Amnesty International, se basent sur une liste de plus de 50 000 numéros de téléphone, présélectionnés par certains clients de NSO Group pour une éventuelle mise sous surveillance. Pegasus qui permet de prendre le contrôle d'un téléphone, donne accès à l'intégralité du contenu de l'appareil ainsi qu'à son microphone et sa caméra. Parmi les pays utilisateurs : le Maroc. Le site d'information français Mediapart, dont deux de ses journalistes ont été espionnés par un service marocain, a annoncé lundi le dépôt d'une plainte à Paris.