Les présidents de groupes parlementaires ont appelé, jeudi, lors du débat du Plan d'action du gouvernement à l'Assemblée populaire nationale (APN), à investir dans le capital humain, à œuvrer pour l'amélioration du cadre de vie des citoyens, garantir un système éducatif de qualité et à créer des passerelles entre l'Université et le monde du travail. Dans leurs interventions lors de la séance plénière, conduite par le président de l'APN, Brahim Boughali, les présidents de groupes parlementaires ont souligné la nécessité d'investir dans le capital humain et de mettre à profit les compétences nationales pour promouvoir le développement dans tous les domaines. Ils ont relevé "un manque de ressources financières et d'un calendrier de mise en œuvre du Plan d'action qui intervient, selon eux, dans une conjoncture sanitaire sensible en raison de la pandémie de Covid-19 qui a des répercussions sur l'économie nationale". Aussi, ont-ils souhaité "avoir davantage de garanties concernant l'exécution du plan". Dans ce contexte, le président du groupe parlementaire du Mouvement El-Bina, Kamel Benkhelouf, a souligné l'impératif de rappeler les réalités de la conjoncture que traverse le pays sur le plan sanitaire, social et économique, souhaitant que le plan d'action réponde aux problématiques cumulées dans divers domaines, notamment l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens et la prise en charge de leurs préoccupations quotidiennes. Il a également appelé à la mise en place d'un programme d'urgence pour la dynamisation de toutes les filières économiques, industrielles, agricoles et de services pour un véritable décollage des différents secteurs névralgiques, appelant à la mise à contribution des différents acteurs par l'intensification du dialogue en vue de sortir avec des idées pratiques à mêmes de créer de la richesse et d'assurer le développement économique. Lire aussi: PAG: appel à la prise en charge des zones d'ombre Citant les répercussions "très négatives" de la corruption et de la bureaucratie sur l'économie nationale, le parlementaire a plaidé pour le renforcement des mécanismes de contrôle et de numérisation dans les différents secteurs. Le président du groupe parlementaire du front El Moustakbal, Fateh Boutbig a appelé à la création de l'Etat de droit, à travers la consécration de la concurrence loyale, soulignant l'importance des prochaines échéances dans le renforcement des libertés et l'amélioration du cadre de vie du citoyen, et partant la prise en charge de ses différentes préoccupations. L'exploitation des ressources que recèle le pays et l'importance d'investir dans les industries manufacturières, le secteur tertiaire et l'assainissement du foncier agricole et industriel ont également été mis en avant par M. Boutbig qui a préconisé d'accorder la priorité à l'habitat, la santé et l'éducation. Le président du groupe parlementaire du RND, Ahmed Taouil a salué la décision souveraine du président de la République portant rupture des relations avec le Maroc, en se félicitant du retour en force de la diplomatie algérienne et de la lutte contre les différentes formes d'ingérence étrangère dans les affaires internes de l'Algérie. Il a appelé, en outre, à l'accélération des lois sur les droits de l'Homme, les libertés individuelles et collectives, à "la dépénalisation de l'acte de gestion et à l'amendement des lois y afférentes", en insistant sur l'importance de hâter l'élaboration d'un nouveau code de la commune avec élargissement des prérogatives de l'élu local. L'intervenant a plaidé aussi pour la réforme du Conseil supérieur de la magistrature, en lui conférant le pouvoir de désignation des magistrats, outre la révision de la détention préventive et l'application de la peine capitale pour meurtre et kidnapping d'enfants. Il a appelé, d'autre part, à l'investissement dans le capital humain, la levée des restrictions administratives, la lutte contre la bureaucratie et toutes les formes de corruption institutionnelle, l'octroi d'aide aux plus méritants, l'encouragement des micro-entreprises et l'accompagnement des jeunes porteurs de projets. L'importance d'écarter le dossier de l'investissement de l'administration, à travers la création d'un nouveau mécanisme chargé de la gestion de ce dossier a également été mise en avant par le parlementaire. Quant au président du groupe parlementaire du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Ahmed Saddouk, il a estimé, à l'instar des députés du parti, que le Plan d'action du Gouvernement, présenté cet après-midi au vote, devrait se baser sur des données et une évaluation pour sa réussite sur le terrain notamment dans le contexte de la crise financière que traverse le pays. Evoquant l'engagement de l'Etat à poursuivre la lutte contre la corruption, M. Saddouk a indiqué que les démarches de l'Etat "ne peuvent porter leurs fruits sans une justice indépendante, un contrôle strict, des médias indépendants et un rôle efficace et sur le terrain de la société civile". Le président du groupe parlementaire des Indépendants, Abdelwahab Aït Menguelet a, quant à lui, relevé le problème de la pénurie d'eau qui nécessite l'installation de plusieurs stations de dessalement d'eau de mer pour mettre un terme à ce problème par l'acquisition des techniques indispensables à cet effet. Concernant la gestion des collectivités locales, le président du groupe des Indépendants a mis en avant l'importance d'élargir les prérogatives des présidents des Assemblées locales et leur conférer la gestion des micro-industries, saluant la dépénalisation de l'acte de gestion afin de libérer les initiatives et accorder les opportunités aux jeunes compétences. Au terme de son intervention, le député Aït Menguelet a affirmé que le groupe des Indépendants plaide pour le changement et l'établissement des bases de l'Algérie nouvelle, un objectif qui ne saurait se concrétiser par les modes de gestion et les mentalités ayant prévalu durant les précédentes décennies. Le président du groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN), Ahmed Tamamri s'est félicité du contenu du Plan d'action du Gouvernement et les différentes dispositions apportées notamment la poursuite des efforts pour la lutte contre la corruption, la réforme du système judiciaire et les efforts de l'Etat pour récupérer les fonds détournés. Entre autres propositions qu'il a jugées nécessaires pour mettre sur pied le Plan, figurent la modernisation du système bancaire et fiscale et le recours à un tissu industriel composé de micro-entreprises locales tout en accordant l'intérêt aux industries manufacturières et au renforcement de l'investissement.