Un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'ouvre dimanche à Accra, au Ghana, et sera consacré à la situation en Guinée et au Mali, où des militaires ont pris le pouvoir via un coup de force, rapportent des médias. "Les chefs d'Etat de la Cédéao partagent la même préoccupation : il faut un retour à un ordre constitutionnel en Guinée et au Mali, avec l'organisation d'élections transparentes", écrit RFI. "En quelques mois, il y a eu deux coups de force au Mali et un en Guinée qui ont porté deux lieutenants-colonels à la tête des deux pays, (et donc) deux transitions politique en cours", ajoute-t-on de même source. A Accra, les discussions vont notamment tourner autour de la durée du pouvoir militaire dans les deux pays. A Conakry, contrairement à Bamako, il n'y a pas de véritable front anti-junte avec des manifestations. Dans la capitale malienne, le chronogramme qui fixait à fin février 2022 l'organisation des élections présidentielle et législatives est quasiment caduc. Car le gouvernement malien entend, avant de fixer de nouvelles dates, organiser des "Assises nationales". Mais une partie de la classe politique a déjà annoncé qu'elle boycottera ces "Assises". Lire aussi: Cédéao : un sommet extraordinaire dimanche sur la transition au Mali et en Guinée Le Mali a déclaré "persona non grata" le représentant spécial de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, Hamidou Boly, pour "agissements incompatibles" avec son statut, avait indiqué un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale. Le ministère malien a toutefois réitéré la disponibilité du gouvernement "à maintenir le dialogue avec la Cédéao et à œuvrer ensemble pour réussir la transition et la consolidation de nos efforts en vue de renforcer l'intégration sous-régionale dans un esprit de solidarité, de compréhension, de respect mutuel et de sincérité". "L'autre enjeu de la rencontre d'Accra est de savoir si des sanctions vont être adoptées à l'encontre du Mali et de la Guinée. Et si oui, si elles seront économiques ou ciblées, donc contre des individus spécifiques", fait savoir RFI. La conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement de la Cédéao avait déjà tenu, le 16 septembre 2021, un sommet extraordinaire sur la situation politique dans ces deux pays membres de l'organisation. A l'issue de cette rencontre, une délégation de haut niveau avait été dépêchée en Guinée, porteuse d'un message concernant les décisions de la conférence. Une autre délégation de haut niveau, dirigée par le médiateur de la Cédéao au Mali, Goodluck Jonathan, ancien président du Nigeria, avait effectué une mission similaire à Bamako.