Au lendemain de la marche réprimée de Nador, des centaines de Marocains ont manifesté hier à Casablanca pour demander la libération des prisonniers du Hirak du Rif, en attendant l'autre marche nationale prévue le 15 juillet prochain à Rabat. Lourdement condamnés par la Cour d'appel de Casablanca à des peines allant jusqu'à 20 ans de prison, les détenus du Hirak du Rif bénéficient d'un immense soutien populaire, en témoignent les nombreuses manifestations organisées dans plusieurs villes du royaume. Outre les rassemblements dans les villes et villages du Rif, notamment à Al-Hoceima, qui ont été réprimées par les forces de sécurité marocaines, deux marches nationales ont été programmées dans les deux plus grandes villes du Maroc, en l'occurrence Rabat et Casablanca. Cette dernière a donc été le théâtre hier de la première marche en attendant la seconde, qui aura le 15 juillet prochain à Rabat. La principale exigence des manifestants est la libération des détenus du Hirak du Rif. Ils étaient ainsi des milliers hier matin au quartier de Derb Omar de la capitale économique du royaume pour prendre part au départ de la marche à laquelle ont appelé plusieurs partis politiques et associations de gauche. À signaler que le mouvement islamiste "Al Adl Wal Ihsane" et "la mouvance amazighe" ont boycotté la marche. Selon le média marocain H24, ce sont les membres des familles des détenus, qui ont occupé le devant de la marche qui avait démarré, suivis par les autres manifestants. Les participants ont scandé des slogans dénonçant les peines infligés aux détenus du Hirak et demandé leur libération immédiate. Par ailleurs, un rassemblement organisé samedi soir par des militants du mouvement de contestation rifaine de la ville marocaine de Nador, a été violemment réprimé par la police marocaine. Des médias marocains ont indiqué hier que la grande place Tahrir, qui devait rassembler des centaines de manifestants a été assiégée dès l'après-midi de samedi par les forces de l'ordre refusant systématiquement aux gens de se rassembler et de se regrouper dans ce lieu. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé par les policiers au centre-ville et sur les grandes artères de Nador pour bloquer l'accès à la grande place aux centaines de manifestants venus des autres localités du pays. Dans des déclarations au média Le Site Info, la secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), Nabila Mounib a affirmé que ces verdicts ont "une portée politique" puisque les revendications des accusés ont été avant tout "économiques" et "sociales". Nabila Mounib, qui est également la coordinatrice nationale de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) a rappelé que son parti a été à l'origine de l'initiative d'organiser une manifestation en soutien aux détenus du Hirak. Merzak Tigrine