Le projet de production locale d'insuline, à l'arrêt depuis 2012, sera concrétisé officiellement en 2022 au niveau d'une nouvelle usine à Boufarik (Blida), incluant une unité développée de production de trois générations d'insuline, a annoncé, mardi à Alger, le directeur des activités pharmaceutiques et de la régulation au ministère de l'Industrie pharmaceutique, Bachir Allouache. Invité de la Chaîne I de la Radio algérienne, M. Allouache a précisé que le projet de production locale d'insuline sera concrétisé en 2022 dans le cadre d'un projet de partenariat algéro-danois, représenté par Saidal et les laboratoires Novo Nordisk, pionnier dans ce domaine à l'échelle mondiale. Occupant une superficie de trois hectares et ayant coûté 8 milliards de DA pour sa réalisation, cette nouvelle usine a une capacité de production de 12 millions de stylos d'insuline préchargés annuellement. Première du genre dans la wilaya de Blida en cette matière (industrie pharmaceutique), cette usine contribuera à la création de quelque 150 postes d'emploi directs pour les jeunes dont des diplômés des universités nationales, outre des postes indirects. Se référant à une étude réalisée par une commission intersectorielle, M. Allouache a fait observé que les prix de l'insuline importée en Algérie sont supérieurs d'environ 15 à 20 % par rapport à ceux dans d'autres pays. La tutelle avait annoncé, dans un communiqué à l'occasion de la Journée mondiale du diabétique (14 novembre), la baisse du prix d'insulines importées de 20%. Cette annonce a été faite suite à une série de réunions de coordination et d'entretiens avec les laboratoires fournisseurs d'insuline, permettant ainsi de réduire la facture d'importation, ainsi que les dépenses de la caisse de sécurité sociale pour la prise en charge du diabète et d'accélérer le lancement de la production d'insuline en Algérie à l'horizon 2022. Le problème de rupture de certains médicaments, dont l'insuline, le paracétamol et des anticancéreux, est pris en charge au niveau du ministère, a assuré M. Alouache, faisant état de projets à venir pour le renforcement de la politique de la sécurité médicamenteuse, notamment la production de médicaments à valeur ajoutée. Un groupe de travail composé de représentants du ministère de l'Industrie pharmaceutique, de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) et la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) a été mis en place pour examiner les demandes exceptionnelles d'importation de produits destinés aux hôpitaux et trouver des solutions au problème des médicaments en rupture, a fait savoir le responsable. Il a en outre rappelé que le ministère a pris des mesures pour lutter contre l'importation anarchique et réguler le marché, à travers l'élaboration d'une politique nationale pour fixer les prix, l'appui aux projets de production de médicaments à valeur ajoutée et l'adoption d'une politique pour le remboursement des médicaments avec le ministère du Travail et de la sécurité sociale. Le responsable a, par ailleurs, évoqué la plateforme numérique créée au niveau du ministère pour examiner les programmes d'importation et de production, ainsi que les stocks de médicaments auprès des producteurs, des importateurs et des distributeurs, et assurer la traçabilité du médicament. Cette plateforme a permis, par exemple, au ministère de prendre connaissance de la diminution du stock de paracétamol (produit localement). Après des inspections, il s'est avéré que le problème était dû à la rupture de la matière première chez certains producteurs, a-t-il dit, soulignant que le ministère a donné des instructions pour la production et la mise sur le marché des quantités nécessaires.