Le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, a indiqué jeudi à Alger que son secteur procèdera, en coordination avec les secteurs concernés et les services de wilaya, au recensement des puits exploités par des agriculteurs sans autorisation à travers le territoire national pour une éventuelle régularisation. A la question d'un député sur la régularisation de la situation des agriculteurs qui exploitent des puits sans autorisation, lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Hasni a précisé qu'"il n'existe pas de base juridique pour une telle régularisation, mais compte tenu des demandes insistantes des agriculteurs, il sera procédé à un recensement de ces puits exploités sans autorisation pour examiner chaque cas avec les services de wilaya en vue de trouver des solutions". Concernant les agriculteurs qui souhaitent obtenir des autorisations de forage de puits et d'exploitation des eaux souterraines, le ministre a mis en avant les efforts des pouvoirs publics pour l'allègement des démarches pour l'obtention de ces autorisation, rappelant l'instruction interministérielle (Ressources en eau, Intérieur et Agriculture) de 2020 suite à la raréfaction des ressources hydriques en Algérie comme dans les autres pays. Le premier responsable du secteur a aussi évoqué leur publication conjointe définissant les procédés techniques de forage de puits. A une question sur la possibilité, pour les agriculteurs ayant hérité leurs terres de père en fils avec des contrats officieux non enregistrés, d'obtenir des autorisations de forage de puits pour l'exploitation des eaux souterraines sur leurs terres, le ministre a fait savoir que "ces terres relèvent d'un décret exécutif selon lequel ils doivent présenter un document des services de la commune ou des services agricoles habilités attestant leur exploitation effective de ces terres pour pouvoir obtenir une autorisation d'exploiter ces puits". Le ministre a également exprimé l'attachement du Gouvernement à accompagner l'agriculteur dans l'exploitation des eaux de barrages et de retenues, et à octroyer des autorisations pour l'exploitation des eaux souterraines, soulignant le rôle essentiel joué par l'agriculteur dans le développement de la l'économie nationale et la réalisation de la sécurité alimentaire. S'agissant de l'approvisionnement des zones souffrant de stress hydrique à partir de régions jouissant d'une abondance en ressources en eau, le ministre a indiqué qu'une étude était en cours d'élaboration par son département pour réaliser d'importants transferts d'eau, pour ne citer que l'exploitation de nappes aquifères souterraines à Ghardaïa afin de les orienter notamment vers Djelfa et M'sila. Dans le même contexte, il a fait part d'une étude, dans le cadre des futurs programmes de développement, sur la possibilité d'inclure certaines communes situées à la frontière de Ghardaïa pour les approvisionner en eau. A noter que les opérations d'approvisionnement en eau potable qui étaient l'apanage des services locaux sont désormais du ressort de l'Algérienne des eaux (ADE) dans la plupart des communes. Cette démarche améliorerait le service public et réduirait la perturbation de la distribution d'eau constatée dans ces zones en raison de la difficulté de gestion due au manque de moyens et d'entretien des installations de stockage et de distribution, a conclu le ministre.