La Cour d'appel de Casablanca a reporté le procès du journaliste marocain, Soulaimane Raissouni, prévu mercredi, au 13 décembre prochain, ont rapporté les médias locaux. "Le Comité de défense de Raissouni a demandé un délai pour répondre aux observations du procureur général", a indiqué l'avocat et membre du comité, Miloud Kandil. Le rédacteur en chef du quotidien Akhbar al Yaoum (interdit de parution depuis mars 2021), a été condamné en première instance le 10 juillet dernier, à cinq ans de prison ferme après un procès entaché d'"irrégularités manifestes". Soulaimane Raissouni a toujours contesté les faits qui lui sont reprochés ("séquestre" et "viol"). L'été dernier, il avait observé une grève de la faim pendant 122 jours pour protester contre la prolongation de sa détention provisoire pendant plus d'un an. Son action lui a laissé d'importantes séquelles. Les juristes considèrent que l'accusation contre Raissouni est de nature politique, en raison de ses articles critiques envers le pouvoir. L'organisation "Reporters sans frontières" (RSF) a réitéré le 19 novembre dernier son appel à la libération du journaliste marocain Soulaimane Raissouni, incarcéré à la prison "Okacha" à Casablanca. Elle avait indiqué dans un tweet qu'elle suivait "le procès en appel du journaliste Soulaimane Raissouni, reporté à chaque fois", affirmant que rien ne justifiait son maintien en prison. Début novembre, l'organisation Pen International a appelé le régime marocain à mettre fin à la persécution des journalistes et à la libération immédiate de Soulaimane Raissouni, soulignant la nécessité de bénéficier d'un procès équitable. L'organisation, qui a lancé une campagne de solidarité avec ce journaliste, avait affirmé dans un communiqué que "la condamnation de Raissouni est intervenue en raison de son travail de journaliste et du contenu de ses écrits, à l'issue d'un procès dépourvu de garanties d'équité". L'organisation internationale avait notamment rappelé les fausses accusations portées contre le journaliste marocain et la campagne de diffamation lancée par des médias locaux, connus pour être à la solde du gouvernement avant son arrestation et sa détention. En octobre, le Comité France de soutien aux journalistes et militants marocains Maâti Monjib, Omar Radi et Raissouni, a exprimé "toute sa solidarité" à Soulaimane Raissouni, appelant "la justice et les autorités marocaines à le libérer sans conditions et sans délai afin qu'il puisse assurer sa défense".