Une campagne de "dénigrement" et de "diffamation" est menée par le régime du makhzen contre l'universitaire marocain Mohamed Cherkaoui, professeur spécialisé dans la résolution des conflits internationaux et ancien membre du comité d'experts de l'ONU pour avoir critiqué la politique marocaine dans la région, notamment l'utilisation de l'appui de l'entité sioniste contre l'Algérie. L'académicien marocain, analyste politique d'une importante chaîne d'information internationale est la cible d'une campagne "tendancieuse" depuis ses critiques acerbes de la diplomatie marocaine qui adopte une politique hostile contre les pays du voisinage et certains pays de l'Union européenne (UE), en sus de la normalisation des relations avec l'entité sioniste en contrepartie de la reconnaissance de l'ex-président américain Donald Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. La campagne contre Cherkaoui s'est exacerbée après qu'il soit revenu sur les retombées de l'accord sécuritaire entre le régime marocain et l'entité sioniste lors d'une émission diffusée par une chaîne d'information à laquelle avait également pris part Abdelhak Snaïbi de Rabat, présenté comme étant "un expert en affaires sécuritaires et stratégiques". Snaïbi a accusé M. Cherkaoui de "prendre le parti de l'Algérie", car étant opposé à la normalisation entre le régime du Makhzen et l'entité sioniste, outre le fait qu'il avait mis en garde contre l'accord militaire, arguant qu'il visait en premier lieu l'Algérie et répondait "à la volonté du Maroc d'utiliser l'appui de l'entité sioniste contre l'Algérie". Après l'émission, Cherkaoui a même été accusé de "trahison" par les mouches électroniques pro-régime marocain. Répondant à Snaïbi, Mohamed Cherkaoui a posté sur sa page officielle Facebook un article dans lequel il évoque la responsabilité envers la société, la transparence et l'objectivité. "Il y a quelques jours, j'étais l'invité d'une émission sur une chaîne de télévision internationale, le réalisateur m'avait informé du nom de l'autre invité, un académicien et un intellectuel que j'ai rencontré à maintes reprises. Chacun de nous vouait du respect pour l'autre, même si nos points de vue et nos positions divergeaient sur certaines questions politiques... Mais dès que la présentatrice a commencé à débattre le thème des répercussions de la coopération sécuritaire entre le Maroc et Israël avec les deux invités de l'émission, une troisième personne est apparue sur l'écran, présentée comme étant +un expert des affaires sécuritaires et stratégiques+", a-t-il écrit. Estimant qu'il fallait mentionner la véritable fonction de cette personne, à savoir "fonctionnaire au ministère marocain de l'Intérieur", M. Cherkaoui a déclaré: "en résumé, je n'accepte nullement, de ce genre d'invités, des propos diffamatoires ou de fausses accusations à mon encontre pour passer un message afin de satisfaire certaines autorités sécuritaires ou le ministre de l'Intérieur". Il s'est avéré, au fil de l'émission, que l'invité "étant l'un des bras médiatiques officiels, s'acharnait à faire la promotion du mémorandum d'entente, de coopération et de renseignement entre Israël et le Maroc, se revendiquant de ceux qui défendent le rapprochement de l'entité sioniste contre les appels au retour à la raison que je prône avec force", a-t-il soutenu.