La conférence nationale sur la relance industrielle dont les travaux ont pris fin lundi, a été couronnée par une série de recommandations préconisant pour l'essentiel l'impératif de définir avec précision le rôle de l'Etat qui s'acquitte d'une double mission de contributeur et de régulateur de la vie économique. Dans leurs recommandations, lues par M. Hocine Bendif, président de l'atelier et directeur général au ministère de l'Industrie, les participants au 3e atelier sur "La gouvernance de l'entreprise publique économique (EPE) le rôle de l'Etat en tant qu'associé", organisé dans le cadre de la Conférence, ont appelé à "clarifier le rôle de l'Etat dans sa double dimension à savoir l'associé et le régulateur des entreprises économiques". A ce propos, les participants à cet atelier ont proposé la création d'une instance indépendante pour la gestion des participations de l'Etat sous la forme d'une agence ou d'un fonds d'investissement tout en évitant certains dysfonctionnements enregistrés auparavant dans la gestion, outre la révision de certaines missions des instances de gestion du secteur commercial public et les contributions de l'Etat. L'atelier a recommandé, en outre, le développement des activités des membres des conseils d'administration des EPE en leur conférant un caractère plus professionnel et une expertise dans divers domaines à l'image de l'amélioration de la gouvernance des banques initiée par le ministère des Finances. Aussi, parmi les recommandations la nécessité de revoir de manière globale le système salarial et les indemnisations en tenant compte des missions et des responsabilité à adapter au niveau prévu dans le code du commerce. Il s'agit également de l'élaboration et de la publication d'un guide sur les missions et les obligations des membres des conseils d'administration et des assemblées générales. Les participants ont également recommandé la définition d'un cadre comprenant, d'une part, les mission des groupes industriels et des holdings publics et d'une autre part, accorder une plus grande indépendance et flexibilité à la gestion des sociétés et leurs filiales. Concernant la garantie de l'amélioration de la Gouvernance de l'entreprise publique économique (EPE), les participants à cet atelier ont insisté sur l'impérative révision des textes juridiques régissant ces mesures, notamment l'ordonnance 01-04 du 22 août 2001 relative à l'organisation, la gestion et la privatisation des EPE, les codes du Commerce et du Travail, l'adoption d'une nouvelle loi d'orientation sur la gestion des EPE, l'accélération de la mise en place du cadre juridique pour dépénaliser l'acte de gestion et la protection des cadres pour accélérer la cadence de la production et l'investissement. Il s'agit également de l'ouverture du capital de certaines EPE non stratégiques ainsi que la redynamisation et le développement du partenariat entre les secteurs public et privé. Les participants ont plaidé, en outre, pour la recherche d'autres sources de financement, la redynamisation du rôle des sociétés d'assurance et le recours à la Bourse d'Alger, au marché financier et aux fonds d'investissement. Ils ont souligné également l'impératif de mettre en place une charte de Gouvernance des EPE avec l'identification des objectifs spécifiques à la Gouvernance et d'œuvrer à la réalisation de la complémentarité entre la stratégie de l'Etat et celles des entreprises. Il est à noter que la conférence, dont l'ouverture a été présidée, samedi par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, vise à établir une vision stratégique pour le secteur industriel, ainsi qu'à mobiliser les acteurs autour des objectifs de la relance économique. Les travaux de la conférence, organisée par le ministère de l'Industrie, sous le haut patronage du Président de la République, se sont tenus du 4 au 6 décembre au Palais des Nations sous le slogan "Ensemble pour relever le défi". La clôture de la conférence, s'est déroulée en présence du Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane et de nombre de ministres, notamment le ministre de l'Industrie, Ahmed Zaghdar.