Le procès en appel des journalistes marocains Omar Radi et Imad Stitou, prévu jeudi à la Cour de Casablanca, a été reporté au 6 janvier 2022. Le report de l'audience qui a durée "quelques minutes" a été décidé dans le but de convoquer la plaignante Hafsa Boutahar, a précisé la journaliste marocaine Aida Alami sur son compte Twitter, notant la "présence de diplomates" dans la salle. De son coté, Imad Stitou, poursuivi en tant que prévenu et considéré par la défense comme témoin "sera jugé en son absence", car "se trouvant à l'étranger pour le travail", a-t-elle ajouté. Radi, journaliste d'investigation primé pour ses travaux et militant des droits humains, a publié des articles sur l'accaparement de terres publiques par des spéculateurs. Il est également à l'origine de l'éclatement du scandale de corruption dit des "serviteurs de l'Etat" qui a éclaboussé près de cent personnes, notamment des officiels de haut rang, qui auraient acquis des terrains publics pour une fraction de leur valeur sur le marché. En juillet 2020, il a été arrêté pour "viol" et "atteinte à la sûreté de l'Etat". Des accusations que le journaliste de 35 ans, condamné à 6 ans de prison en première instance, ne cesse de réfuter. La détention d'Omar Radi est "injuste" et "contraire à la loi en vigueur", assure la défense. "Dans le droit marocain, la détention préventive est une mesure exceptionnelle", selon l'un des avocats de Radi. Le 25 novembre dernier, l'Organisation Human Rights Watch a dénoncé les conditions dans lesquelles il a été condamné par le Tribunal de première instance de Casablanca. "Son procès face au tribunal de première instance de Casablanca a été entaché de nombreuses irrégularités. Le tribunal a refusé sans motif valable d'entendre les témoins à décharge de Radi, ainsi que d'autoriser ses avocats à interroger un témoin à charge cité par le ministère public", avait déploré l'organisation. "Après des années de harcèlement policier couronnées par une parodie de procès, Omar Radi passe actuellement sa seconde année derrière les barreaux plutôt que de faire son métier et d'enquêter sur la corruption d'Etat", s'est notamment indigné Eric Goldstein, directeur par intérim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.