Les avocats marocains poursuivaient, jeudi, leur mouvement de protestation entamé cette semaine contre l'imposition du pass vaccinal comme condition d'accès aux tribunaux, et prévoient de saisir les organisations internationales, ont rapporté des médias locaux. Les juristes mécontents ont mené de nouvelles actions de protestation devant plusieurs tribunaux, au cours desquelles ils ont fait part de leur rejet de la décision d'imposer la vaccination pour entrer dans les tribunaux. Pour le quatrième jour consécutif, les avocats ont scandé des slogans dénonçant la décision, qu'ils considèrent comme "une insulte et une violation de leurs droits", tenant le ministre de la Justice pour principal responsable des conséquences qui en résultent. A Casablanca, les jeunes avocats ont décidé de continuer de manifester tout au long de cette semaine. L'Association les représentants a exprimé son rejet de "toute proposition de règlement qui est loin de la légitimité légale et constitutionnelle". Outre l'organisation d'un sit-in devant la Cour d'appel de Casablanca, les jeunes avocats de la ville ont appelé à une participation massive au "rassemblement de la dignité" prévu vendredi, devant la Cour de cassation de Rabat. En outre, les jeunes avocats ont affirmé leur intention d'internationaliser la question de l'interdiction d'accès des avocats aux tribunaux, en plaidant leur cause au niveau international par le biais de correspondances avec les organisations et institutions internationales compétentes. L'imposition de cette mesure a entraîné notamment le report d'un certain nombre de procès, ce qui, selon des observateurs, a causé un chaos sans précédent dans tous les tribunaux du Royaume. La Fédération des associations des jeunes avocats marocains a "sévèrement" condamné lundi dernier le déploiement des forces de sécurité au niveau des tribunaux. Les juristes ont estimé que ce déploiement sécuritaire portait "les indices d'un excès d'autoritarisme qui frappe le droit des citoyens à défendre leurs droits et libertés devant les tribunaux". L'Association des barreaux du Maroc a également condamné la décision, comme elle a menacé, dans un communiqué, d'aller vers l'escalade et de mener d'autres formes de protestation, au cas où "une partie insisterait pour violer l'indépendance des avocates et avocats marocains, ou les empêcher d'accéder aux tribunaux ". En outre, l'association a appelé les avocats à "réaffirmer leur attachement à leur indépendance vis-à-vis de toutes les autorités", soulignant que "le ministre de la Justice n'a pas le droit, en tant qu'autorité exécutive, de saisir les juges de toute directive, orientation ou ordonnance, car cela constitue une atteinte à l'indépendance de l'autorité judiciaire".