L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, désignés sous le nom d'Opep+, examineront lors de leur prochaine réunion, le 4 janvier, toutes les options, y compris la baisse de la production, suite aux derniers développements sur le marché liés notamment à la propagation du variant Omicron du coronavirus, a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab. "Nous agissons de manière responsable et proactive afin d'assurer la stabilité du marché pétrolier, offrant une visibilité exceptionnelle en termes de politiques d'offre dans l'intérêt bien évidement des producteurs, de l'industrie pétrolière et pour l'ensemble des consommateurs. C'est dans ce même esprit que nous nous réunirons le 4 janvier 2022 afin d'évaluer la situation du marché pétrolier international et ses perspectives d'évolution à court terme", a déclaré M. Arkab dans un entretien accordé à l'APS. Les membres de l'alliance Opep+ seront "extrêmement attentifs aux développements récents sur le marché, notamment pour ce qui est de l'impact potentiel de la nouvelle vague de contaminations sur la consommation mondiale de pétrole et pour ce qui est de la mise prochaine sur le marché d'importants volumes en provenance des stocks pétroliers stratégiques", -a-t-il expliqué. "Tant que nous nous ne sommes pas réunis, il serait hasardeux de s'avancer sur l'issue de nos discussions. Nous pourrions prendre la décision d'augmenter en janvier prochain notre production de 400.000 barils/jour, de maintenir le niveau actuel inchangé ou de procéder à une baisse de notre offre globale", souligne encore M. Arkab. Selon le ministre, la forte vague de contaminations notamment en Europe et l'apparition d'un nouveau variant dont le degré de virulence n'est pas encore connu, sont de nature à "élever les incertitudes" sur le marché mondial du pétrole. La persistance des vagues de la Covid-19, poursuit-il, risque d'altérer la reprise économique mondiale et retarder le retour à une situation pré-pandémique et elle "ne sera pas sans conséquence sur la croissance de la demande pétrolière mondiale". Par ailleurs, la décision d'un certain nombre de pays consommateurs de recourir à leurs stocks pétroliers stratégiques, pour un volume global de 66 millions de barils, "ne vise pas à répondre à un besoin de demande de pétrole mais à créer les conditions d'une offre excédentaire afin de pousser les prix à la baisse", estime M. Arkab. "Même si cet effet d'annonce ne s'est pas traduit par une contraction des prix du pétrole, nous restons très attentifs à l'impact que ses volumes additionnels auront sur l'équilibre et la stabilité du marché pétrolier au cours des prochains mois", a-t-il ajouté. Lire aussi: Hausse de la production commerciale des hydrocarbures de 16,1% à fin septembre S'agissant de l'évolution des cours pétroliers en 2022, le ministre a fait observer que le redressement des cours du pétrole qui évoluent au-dessus de 60 dollars/barils depuis février dernier a soutenu significativement l'activité de forage aux Etats-Unis et ailleurs. "Cette situation, conjugué au rythme d'ajustement haussier de la production de l'Opep+ et face aux pressions inflationnistes et le risque sanitaire devant affecté la demande, les cours du pétrole risquent de subir une pression à la baisse", a-t-il estimé, précisant que l'évolution des cours sera limitée à la fourchette 60-80 dollars/barils. Pour le moyen terme, les cours vont dépendre de plusieurs facteurs notamment l'évolution de la situation sanitaire, la reprise de la croissance économique ainsi que la relance des investissements dans l'amont pétrolier et gazier dont le montant reste largement en deçà du niveau observé avant 2014, selon M. Arkab.