Le journaliste marocain Soulaimane Raissouni, condamné à cinq ans de prison pour "séquestre" et "viol", a clamé son innocence lors de sa première comparution lundi devant la cour d'appel de Casablanca. Connu pour ses éditoriaux critiques envers les autorités, M. Raissouni, 49 ans, conteste ces accusations, assurant qu'il est poursuivi "à cause de ses opinions". Arrêté en mai 2020, l'ancien rédacteur en chef d'Akhbar Al Yaoum, un journal en cessation de paiements depuis mars dernier, avait boycotté son procès en première instance (février-juillet 2021). Incarcéré depuis le 22 mai 2020, le journaliste a semblé en bonne santé après avoir engagé une grève de la faim l'été dernier pour protester contre son arrestation, ce qui l'avait empêché d'assister à la plupart des audiences de son procès. Il avait fini par suspendre sa grève de la faim au bout de 122 jours à la suite d'appels de ses défenseurs au Maroc et à l'étranger, avant d'être brièvement hospitalisé. La justice a rejeté toutes ses demandes de remise en liberté. Son comité de soutien au Maroc a dénoncé un procès "à caractère politique et revanchard". Reporters sans Frontières (RSF) a réclamé un procès "équitable". Deux autres journalistes marocains, Omar Radi et Taoufik Bouachrine, ont été condamnés à de lourdes peines de prison ferme pour des agressions sexuelles qu'ils nient. M. Radi est également accusé d'"espionnage". Le Maroc occupe la 136e place sur 180 pays du classement mondial de la liberté de la presse de RSF.