Le Conseil de sécurité tient, mardi, une réunion sur la situation au Mali, sur fond de nouvelles sanctions de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) en raison du retard accusé par les autorités de la transition dans la préparation des élections. Il s'agit d'une réunion d'information, suivie de consultations, sur le rapport trimestriel du Secrétaire général de l'ONU sur le Mali et la lettre semestrielle sur les opérations, la performance et la mise en œuvre du cadre stratégique de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Il est prévu que le Représentant spécial et chef de la Minusma, El-Ghassim Wane, et un jeune représentant de la société civile fassent le point. Selon des sources diplomatiques, une grande partie de la session sera probablement consacrée à la transition politique au Mali à la suite des changements non constitutionnels d'août 2020 et de mai 2021. Le Conseil a été informé pour la dernière fois sur le Mali le 29 octobre 2021, à la suite de la visite au Mali et au Niger du représentant onusien. Par la suite, la Cedeao a imposé le 7 novembre 2021 des sanctions visant quelque 150 personnalités de transition en raison des retards dans la préparation des élections présidentielle et législatives, prévues le 27 février. Les autorités de transition ont invoqué l'insécurité dans de nombreuses régions du pays et la nécessité de poursuivre les réformes comme raisons des retards. Wane devrait aussi aborder les Assises nationales de la refondation de décembre dernier. Selon les organisateurs, plus de 80.000 Maliens y ont participé, dans 725 sur 759 communes, 51 sur 60 cercles et dans toutes les régions, sauf Kidal et Ménaka. A sa conclusion, les Assises ont recommandé de prolonger la période de transition du Mali, de 18 mois d'origine, à cinq ans, à compter du 1er janvier. Lire aussi: Sanctions de la Cédéao contre le Mali, Bamako rappelle ses ambassadeurs Dans un communiqué publié à l'issue de son sommet de dimanche, la Cedeao a déclaré que le calendrier proposé par les autorités pour des élections d'ici la fin décembre 2026 était "totalement inacceptable". La Cedeao a annoncé des sanctions supplémentaires contre le Mali avec effet immédiat. Il s'agit de : la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la Cedeao et le Mali, la suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la Cedeao et le Mali, à l'exception des biens de consommation essentiels, le gel des avoirs du Mali dans les banques centrales et commerciales de la Cedeao, et la suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la Cedeao. Elle va aussi rappeler les ambassadeurs des pays membres au Mali. En réponse, le Mali a condamné les sanctions "illégales" de la Cedeao, estimant qu'elles affecteront négativement la population civile, entre autres. Le Mali a annoncé en outre le rappel de ses ambassadeurs en poste dans les pays de la Cedeao et la fermeture de ses frontières terrestres et aériennes avec les Etats concernés. La détérioration de la situation sécuritaire est un autre sujet probable de la réunion de mardi. Le rapport du Secrétaire général constate que les attaques de groupes armés et terroristes, ainsi que la violence intercommunautaire, "continuent de se déplacer du centre du Mali vers le sud". Aussi, Wane devrait réitérer la nécessité d'augmenter le personnel en uniforme de la Minusma et de combler les lacunes dans les capacités, telles que les hélicoptères utilitaires moyens et armés.