La grogne sociale persiste au Maroc où plusieurs secteurs, notamment l'éducation, la santé et l'agriculture, sans oublier les chômeurs, contestent la politique du régime du Makhzen qui a conduit à appauvrir le peuple. Jeudi, les enseignants contractuels ont organisé des sit-in de protestation dans plusieurs villes, dont la capitale Rabat, pour demander l'amélioration des conditions de travail et la régularisation de leur situation. De leur côté, les quatre syndicats représentant les médecins libéraux ont décidé de maintenir la grève prévue le 20 janvier, à l'occasion d'une assemblée générale organisée en visioconférence, avec la participation de près de 6.000 médecins. Ils ont plaidé pour que la médecine libérale soit revalorisée afin d'être reconnue comme étant "un secteur privé qui assure pleinement un service public". Pour les médecins du privé, le gouvernement marocain ne tient pas en compte la situation sociale de larges groupes de femmes médecins et de médecins et n'évoque aucunement leurs sacrifices (perte des vies parmi leurs rangs lors de la crise sanitaire sans pension pour les leurs, pas d'assurance maladie ni retraite) et leurs efforts pour servir la santé publique. Il a également été décidé que dans le cas où le gouvernement ne réponde pas à "cette lutte constitutionnelle pacifique" et qu'il continue d'ignorer leurs demandes, il sera recouru à une seconde grève nationale dans un délai d'un mois. A rappeler que l'Union générale nationale des doctorants de la fonction publique au Maroc avait observé une grève nationale mercredi, suivie d'un sit-in de protestation devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de l'Innovation, pour dénoncer "le blocage" par le gouvernement marocain du dossier des fonctionnaires titulaires d'un doctorat. L'Union a imputé la responsabilité du blocage de ce dossier à tous ceux qui "ont minimisé la valeur du doctorat au Maroc et des doctorants et qui ont adopté des politiques hostiles à la recherche scientifique, ce qui classe le royaume parmi les derniers pays dans le domaine de la recherche scientifique".