Le président de la ville de Ceuta, Juan Vivas a exhorté le gouvernement de son pays à intégrer l'enclave espagnole dans l'espace Schengen afin de mettre un terme à l'accès sans visa des habitants marocains de Tétouan et Nador, ont rapporté des médias locaux. L'élimination de l'exception qui, dans le traité Schengen permet aux Marocains résidant dans les provinces de Tétouan et Nador d'entrer dans les villes autonomes sans avoir besoin de visa, continue d'être le "pari" de Juan Vivas pour atteindre l'objectif escompté "de faire fonctionner la frontière de manière efficace et adéquate en ce qui concerne le transit des personnes", précise le journal en ligne Elfaroceuta. Selon la même source, le président de la ville de Ceuta a indiqué au Parlement local que "la question de Schengen doit s'inscrire dans un positionnement stratégique et global pour jeter les bases d'un avenir de sécurité, de stabilité et de progrès", notant que, "la suppression de l'exception actuelle serait une mesure efficace". Soulignant que cette décision doit être prise par le gouvernement espagnol et élargie à l'autre enclave, Melilla, le président de la ville de Ceuta a fait savoir que ce dossier nécessite "l'unité ou un large consensus des forces politiques". "La suppression de l'exception Schengen est notre pari, même s'il peut y avoir d'autres alternatives", a-t-il ajouté. Le 10 juin dernier, l'Espagne avait déjà envisagé d'intégrer Ceuta et Melilla dans le régime douanier de l'Union européenne et l'espace Schengen en riposte à l'exode de milliers de Marocains vers Ceuta les 17 et 18 mai 2021. Une rencontre avait eu lieu entre le président de la ville de Ceuta, Juan Vivas et les secrétaires d'Etat pour la fonction publique et pour l'Union européenne, Victor Francos et Juan Gonzalez-Barba. Durant cette rencontre, Juan Gonzalez-Barba avait estimé que face "aux faits très graves qu'a connus la ville les 17 et 18 mai, avec l'entrée irrégulière de milliers de Marocains, le gouvernement central examine sérieusement l'abolition du régime spécial Schengen à Ceuta, qui le maintient en dehors du territoire commun de l'UE, et son inclusion dans l'Union douanière". Dans la pratique, cela voudrait dire que pour accéder à l'enclave espagnole, il faudra disposer d'un visa Schengen alors qu'habituellement, la seule présentation d'un justificatif de résidence pour les Marocains habitant à la lisière de la frontière de la ville suffisait. Le 17 juin, le président de l'exécutif de Ceuta, Juan Vivas, avait réitéré sa demande en appelant le gouvernement espagnol à hâter l'intégration de l'enclave de Ceuta dans l'espace Schengen, relevant que la présence des 3.000 migrants marocains coûte 3 millions d'euros par mois aux autorités de la ville. En mai, des milliers de candidats à l'émigration, dont de nombreux jeunes, ont afflué illégalement dans l'enclave de Ceuta, les garde-frontières marocains les ayant laissé passer. La plupart ont été refoulés mais plus de 1.000 mineurs marocains sont restés, dont beaucoup errent dans les rues. Selon Madrid, parmi les migrants, 1.500 étaient des mineurs, alors que l'ONG Amnesty International avance le chiffre de 2.000.