Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations envisage de prendre des mesures "rigoureuses" à l'encontre des producteurs de pommes de terre qui refusent de procéder au ramassage de leurs récoltes pour augmenter les prix du produit sur le marché, a indiqué un responsable du ministère. Le directeur de l'organisation des marchés et des activités commerciales au ministère, Ahmed Mokrani a affirmé, dans une déclaration à l'APS, que les services de contrôle effectuent, en coordination avec les services du ministère de l'Agriculture, des opérations de contrôle au niveau des différentes wilayas productrices de pommes de terre afin d'endiguer ce phénomène. Dans la wilaya d'El Oued, les services du ministère du Commerce ont affirmé, après des opérations de contrôles, que les agriculteurs ont refusé de procéder au ramassage de leurs récoltes de pommes de terre estimées à 10.000 tonnes les laissant sous terre, ce qui explique la hausse des prix de ce produit sur les marché de gros et de détail. Toujours dans la même wilaya, des quantités de pommes de terre ont été récoltées sur une superficie de 20.700 hectares, tandis que 9.500 hectares sont restées sous terre, précise M. Mokrani, expliquant qu'un délai déterminé a été donné aux agriculteurs pour le ramassage des quantités restantes "sous peine de sanctions sévères". Et de rappeler, à ce propos, que la loi sur la spéculation illégale, entrée en vigueur, prévoit des peines de prison allant de 5 à 10 ans pour les personnes impliquées, voire jusqu'à 30 ans dans certains cas (lors d'une crise sanitaire ou de catastrophe naturelle par exemple). Des peines d'emprisonnement ont été prononcées par la justice à l'encontre de personnes impliquées dans la spéculation dans plusieurs wilayas dont Médéa et Constantine. Lire aussi: Approvisionnement des marchés durant le Ramadhan : les produits alimentaires disponibles Par ailleurs, le ministère du Commerce oeuvre, en coordination avec le ministère de l'Agriculture, à lutter contre la spéculation sur les aliments de bétail notamment après les cas de fraude enregistrés dans la distribution du son subventionné, suite à quoi le prix de ce dernier est passé de 1800 Da à 4000 Da. Les services concernés ont entamé la révision des modalités de distribution de ce produit subventionné, selon le responsable qui a affirmé à ce propos, que les opérations d'importation de cet aliment demeuraient toujours ouvertes aux opérateurs privés et publics et que rien ne justifiait la hausse des prix. Abordant la lutte contre la spéculation, M. Mokrani a indiqué que les services de sécurité ont procédé à la saisie de grandes quantités de plus de 2964 tonnes de farine destinées aux boulangers, d'autant qu'il a été établi que plus de 450 commerçants de différentes wilayas du pays sont impliqués, et ce jusqu'au 20 janvier dernier. Pour une meilleure connaissance de la loi sur la spéculation, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, a organisé des sessions de formation des formateurs au niveau de toutes les directions de Commerce des wilayas pour sensibiliser les commerçants, les artisans et les agriculteurs aux dangers de ce phénomène et aux sanctions encourues. S'agissant du bilan des services de contrôle et de la répression des fraudes durant le mois de janvier, le même responsable a indiqué que les agents de contrôle relevant du ministère du Commerce, ont effectué 42.887 interventions qui se sont soldées par le constat de 346 infractions, l'établissement de 328 procès-verbaux et la fermeture de 6 locaux commerciaux.