Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, a estimé mercredi que le développement progressif des investissements turcs en Algérie reflétait l'importance des relations historiques privilégiées qui unissent les deux pays. Dans une allocution prononcée à l'ouverture du 4e Colloque international sur le patrimoine commun algéro-ottoman, M. Benziane a précisé qu'"il existe une importante dynamique économique entre l'Algérie et la Turquie, qui sont liées par des relations historiques privilégiées", mettant en avant "le développement progressif des investissements turcs en Algérie", avec, a-t-il dit, plus de 2.500 sociétés turques officiellement en activité dans notre pays. Intervenant en tant que représentant du Premier ministre, M. Benziane a également indiqué que "plus de 25.000 citoyens turcs vivent en Algérie, ce qui a approfondi davantage les liens entre les peuples algérien et turc". Et d'ajouter que "la coopération bilatérale ne se limite pas au domaine économique, mais s'étend aux échanges dans les domaines scientifiques et de la recherche, avec près de 15.500 bénéficiaires de résidences scientifiques de courte durée à l'étranger entre 2007-2019, dont des professeurs d'université, des chercheurs permanents, des membres du personnel administratif et des doctorants". Parallèlement, certaines universités algériennes ont ouvert des spécialités ayant trait aux études ottomanes, en vue de contribuer à la vulgarisation de la culture et de l'histoire commune des deux pays, en sus de la conclusion de près de 140 accords de coopération avec leurs homologues turques. Le département de la langue turque a été ouvert à l'Université "Saâd Allah Abou Kacem" (Alger 2), de même qu'à l'Université "Emir Abdelkader" à Constantine, ce qui a contribué à la formation de centaines de diplômés universitaires dans cette spécialité. A cela s'ajoute, l'ouverture d'un premier laboratoire chargé du legs turc en Algérie, dans une démarche qui vise à "vulgariser les dénominateurs communs unissant les deux peuples algérien et turc". M.Benziane a également évoqué l'accord conclu par l'Algérie et la Turquie, il y a plusieurs années, sur l'ouverture d'un centre culturel turc en Algérie et d'un centre culturel algérien en Turquie, en vue de faire connaitre la culture et les langues des deux pays et développer les liens unissant les deux peuples. Relations algéro-turques : une histoire partagée de plus de cinq siècles M.Benziane a rappelé que "les relations algéro-turques sont séculaires et enracinées dans l'histoire des deux pays", une histoire marquée par des mutations géopolitiques ayant secoué la région du Maghreb et le monde musulman au début du 16e siècle. Cela a donné naissance à "une relation distinguée d'alliance et de soutien bilatérale", a poursuivi M. Benziane. Cette cohésion algéro-ottomane s'est poursuivi des siècles durant avant qu'elle ne soit brisée en 1830 suite à l'invasion française de l'Algérie. Organisée par les Archives nationales en collaboration avec plusieurs entreprises truques activant dans les domaines culturel et scientifique, la rencontre internationale a braqué la lumière sur une partie des relations historiques liant les deux peuples et les deux pays remontant à plus de 500 ans d'histoire et patrimoine communs. Dans ce cadre, l'accent a été mis sur "le livre de la marine" de l'amiral Piri Reis classé comme l'une des références historiques authentiques du temps contemporain en terme de navigation maritime dans la méditerranée au 15e siècle. A rappeler que ce colloque international se tient à Alger, Jijel et Batna.