Des spécialistes en médecine interne et en diabétologie ont tiré, mercredi à Alger, la sonnette d'alarme sur la recrudescence de l'obésité dans la société, devenue une réelle menace pour la santé des citoyens, toutes catégories confondues, plaidant pour l'impératif de mettre en place une stratégie nationale pour réduire les effets néfastes de cette maladie. Les membres de la Société algérienne d'obésité et maladies métaboliques, créée en 2022, ont présenté les objectifs de leur organisation en terme d'éducation sanitaire, de sensibilisation et de prévention contre ce phénomène qui, ont-ils souligné, prend des proportions alarmantes, en provoquant plusieurs maladies, tels le cancer, les maladies cardiovasculaires, l'hypertension artérielle, le diabète, l'infertilité et des difficultés respiratoires, et peut même conduire parfois à une dépression nerveuse. Selon le président de la Société algérienne d'obésité et maladies métaboliques, Pr Amar Tebaibia, l'objectif est d'accompagner les pouvoirs publics face à ce phénomène exacerbé ces dernières années, par l'abandon par la société algérienne du mode alimentaire traditionnel sain du bassin méditerranéen, d'ailleurs classé par l'UNESCO patrimoine mondial immatériel, et le suivi du modèle occidental riche en sel, en sucre et en matières grasses sans parler des additifs et autres produits chimiques. De son côté, Pr Samia Zakri, spécialiste en médecine interne à l'établissement public hospitalier (EPH) de Birtraria et en éducation thérapeutique pour personnes diabétiques, a mis en garde contre la recrudescence de l'obésité, désormais classée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme maladie morbide. Lire aussi: Obésité: vers l'élaboration d'un guide pour la prise en charge du phénomène De son côté, le président de la Société algérienne de médecine interne, Pr. Rachid Malek, a mis en garde contre la consommation d'aliments à fort apport calorique qui entraînent l'obésité. La spécialiste en cardiologie pédiatrique à l'Etablissement public hospitalier (EPH) de Bologhine, Pr. Ouzna Redjala, a tiré la sonnette d'alarme sur la progression de l'obésité chez les enfants en raison du temps qu'ils passent devant les écrans de télé, les téléphones et les jeux vidéos et de la malbouffe, regrettant que les parents encouragent leurs enfants à consommer des aliments à fort apport calorique (sucres et graisses). De son côté, Dr Kamel Kadri, nutritionniste à l'Etablissement public hospitalier de Birtraria, a plaidé pour la mise en place d'une stratégie nationale de lutte contre l'obésité afin de prévenir ses effets graves, soulignant le rôle que doivent jouer les différents médias dans la sensibilisation de la société.