L'Union africaine (UA) devrait agir pour "isoler" le Maroc et l'"exclure" de l'organisation continentale à la suite de la tragédie migratoire de Melilla lors de laquelle au moins 23 migrants africains ont été brutalement tués par la police marocaine alors qu'ils tentaient d'entrer dans l'enclave espagnole depuis le Maroc, estime l'analyste namibien Vitalio Angula, dans un article publié lundi par le média en ligne, Le Panafrikanist. Dans cet article intitulé: "L'UA devrait agir pour expulser le Maroc", le journaliste et commentateur sociopolitique revient sur le drame survenu le 24 juin dernier à Melilla lorsque des migrants "ont été battus à mort avec des matraques", par la police marocaine qui les a empêchés de franchir l'enclave espagnole. "Des scènes horribles" ont été publiées par les médias internationaux et sur les réseaux sociaux, écrit Vitalio Angula qui a critiqué le Maroc pour "avoir fait preuve de peu de retenue dans la gestion de la +crise noire+ qui a englouti les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta au fil des ans". A cet effet, l'analyste namibien estime que "l'Union africaine devrait adopter une position de principe contre le Maroc. En isolant le Royaume et en l'excluant de l'organisation, l'UA enverrait un message clair que ses membres doivent respecter ses règles". Et de poursuivre dans ce contexte: "Le Maroc devrait être sanctionné par l'UA pour son traitement des migrants du Tchad, du Niger, du Soudan et du Sud Soudan. Il devrait aussi être exclu de l'Union africaine pour avoir constamment montré son mépris pour le reste de l'Afrique". "En utilisant l'arme migratoire pour prendre le dessus sur le plan diplomatique, le Maroc viole la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples de l'UA qui appelle à la protection des réfugiés, des demandeurs d'asile et des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays", écrit-il. Le Maroc a réintégré l'UA en janvier 2017 après avoir quitté en 1984 l'Organisation de l'unité africaine (OUA, prédécesseur de l'UA) pour protester contre l'admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant que membre à part entière, rappelle le journaliste dans son article. Cependant, estime encore l'analyste, "le racisme marocain contre le peuple du Sahara occidental a montré son visage hideux dans la crise de Melilla", faisant référence au chantage qu'a fait le régime marocain à l'Espagne en jouant la carte de l'entrée de dizaines de milliers de migrants à Ceuta et Melilla, pour amener Madrid à changer sa position à l'égard de la question sahraouie. Evoquant dans ce sens le changement de position de Madrid vis-à-vis du dossier sahraoui en soutenant le soi-disant "plan d'autonomie" du Maroc, Vitalio Angula souligne que "l'Espagne a rompu avec les résolutions de l'Union européenne (UE), de l'UA et de l'ONU qui appellent à un référendum pour décider de l'avenir du peuple du Sahara occidental". Et comme l'Espagne est le plus grand partenaire commercial du Maroc, "cela peut être considéré comme la principale raison pour laquelle le Maroc ignore les lois internationales (qui imposent aux Etats) de traiter tous les migrants avec dignité et de donner la priorité à leur sécurité et à leurs droits humains, tout en s'abstenant de recourir à une force excessive", conclut l'analyste.