Le parti espagnol Vox a accusé le Premier ministre Pedro Sanchez de "soumission" au Maroc, en s'abstenant de demander l'inclusion des enclaves de Ceuta et Melilla dans l'Otan, sur fond d'atteinte à l'intégrité territoriale que subit constamment l'Espagne avec les invasions de migrants dans ces villes autonomes, ont rapporté des médias locaux. Dans sa demande d'une plus grande protection de Ceuta et Melilla face à la revendication annexionniste du Maroc, Vox a interpellé le gouvernement, en mars dernier, pour savoir si tous les pays membres de l'Otan ont été informés de l'atteinte à l'intégrité territoriale que subit constamment l'Espagne avec les invasions de migrants dans les villes autonomes, écrit le journal espagnol Ceutaldia. La députée Vox de Ceuta, Teresa Lopez, a souligné que le Maroc a permis "une véritable invasion migratoire illégale à partir de son territoire", dont l'objectif n'est autre que "de faire pression sur l'Espagne pour qu'elle agisse en faveur de ses intérêts", ajoute la même source. Face à cette menace constante du Maroc, le parti insiste sur le fait que "c'est l'Exécutif espagnol, en tant que membre de l'Otan, qui a la capacité de consulter les nations alliées lorsque l'intégrité territoriale, l'indépendance politique ou la sécurité de l'une des parties est menacée". "Cependant, le gouvernement Sanchez montre non seulement une apathie flagrante face à cette invasion (de migrants), mais l'encourage également", regrette Vox, tout en demandant à l'Exécutif les raisons pour lesquelles il n'a pas informé l'Otan de la situation. En réponse, le gouvernement a indiqué qu'un amendement au traité de l'Otan "ne figurait pas dans son agenda". "Avec cette réponse concise mais claire du gouvernement, il ne fait plus aucun doute que Pedro Sanchez ne veut pas inclure Ceuta et Melilla dans l'Otan", a conclu le parti Vox, précisant que cette réponse du gouvernement est une preuve supplémentaire de sa "soumission aux exigences du Maroc". En mars dernier, Vox avait déjà réitéré sa volonté de relancer sa demande de placer les deux villes de Ceuta et Melilla sous la protection de l'Otan. Cette formation politique avait alors indiqué que cet objectif passait par une modification de l'article 6 du Traité de l'Atlantique nord, du 4 avril 1949, "afin d'inclure, explicitement, les villes espagnoles en Afrique du Nord de Ceuta et Melilla" dans le champ d'action de l'organisation politico-militaire. Le parti avait notamment cité l'afflux migratoire enregistré les 17 et 18 mai 2021, quand des milliers de candidats à l'émigration, dont de nombreux jeunes, s'étaient précipités illégalement dans l'enclave de Ceuta, avec la complicité des garde-frontières marocains. En deux jours, jusqu'à 12.000 migrants ont traversé la frontière de l'enclave espagnole, "engloutissant" la ville de 80.000 habitants. La plupart ont été refoulés mais plus de 1.000 mineurs marocains y sont restés. Selon Madrid, parmi les migrants, 1.500 étaient des mineurs, alors que l'ONG Amnesty International avance le chiffre de 2.000. Suite à cet incident sans précédent, le Parlement européen a adopté une résolution dans laquelle il a "rejeté l'utilisation par le Maroc des mineurs non accompagnés, comme moyen de pression politique sur un Etat membre de l'Union européenne".