L'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), section de Nador, a fait état d'autres crimes commis par les forces du Makhzen à l'encontre des migrants africains, sortis indemnes de l'hécatombe du vendredi noir, le 24 juin dernier sur les frontières marocaines espagnoles, lorsque des dizaines de migrants ont été brutalement tués par les forces de l'ordre marocaines alors qu'ils tentaient d'entrer dans l'enclave espagnole de Melilla. Les migrants vivent les pires exactions lors de leur déplacement en bus des heures durant à l'intérieur du Maroc ou aux frontières, pour ne citer que la récupération de leur argent et téléphones portables par les forces de l'ordre, a écrit l'association sur sa page Facebook. Haoua, une étudiante soudanaise se rappelle des coups qu'elle a reçu ou encore le téléphone portable et la chaîne en or qu'on lui a pris, évoquant par la même les conditions de vie rudes dans les rues de Rabat. La section de Nador a dénoncé le blackout des autorités marocaines sur ce dossier, plaidant pour la condamnation de ceux qui s'adonnent à des pratiques inhumaines à l'égard des migrants, en volant leurs affaires plutôt que d'assurer leur déportation. Lire aussi: Drame de Melilla : un nouveau rapport d'une ONG marocaine pointe la responsabilité du Makhzen Quatorze migrants subsahariens arrêtés le 23 juin dernier, soit la veille du drame migratoire de Melilla, ont été condamnés jeudi à huit mois de prison ferme au Maroc, ont fait savoir l'Association marocaine des droits humains (AMDH) et la défense, qualifiant cette peine de "très dure", "injuste" et "injustifiable". Les 14 migrants condamnés, en majorité des Soudanais, avaient été arrêtés le 23 juin lors d'une opération de ratissage des autorités marocaines dans le massif de Gourougou, près de la frontière avec l'enclave espagnole de Melilla. Ils ont été poursuivis, entre autres, pour "appartenance à une bande criminelle d'immigration clandestine", "outrage à des agents de la force publique pendant l'exercice de leur fonction" et "désobéissance", selon une source bien fondée. Pour rappel, 33 autres migrants arrêtés dans la même affaire ont écopé le 19 juillet dernier de 11 mois de prison ferme chacun pour "entrée illégale" au Maroc. Vingt-neuf autres, dont un mineur, sont poursuivis devant la justice marocaine.