Les secteurs de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle au Maroc s'apprêtent à renouer avec la protestation au mois de juin, avec deux mouvements de grèves annoncés, ont rapporté mardi des médias locaux. Ainsi, une grève nationale dans le secteur de l'enseignement supérieur est prévue les 7, 8 et 9 juin. Elle «s'inscrit à la fois dans le cycle de protestation entamé il y a quelque temps par les professeurs et chercheurs à travers les universités du royaume contre l'insensée réforme du secteur de l'enseignement supérieur et la recherche scientifique, et le refus du dialogue par le ministère de tutelle avec le Bureau national du syndicat de l'enseignement supérieur». Dans une déclaration aux médias, le syndicat de l'enseignement supérieur a affirmé que «la réforme du secteur, initiée par le ministère de tutelle, est unilatérale et partielle». «Elle a été élaborée en dehors de l'université et en l'absence des véritables concernés, à savoir les enseignants et les chercheurs», a indiqué le syndicat, soulignant qu'il allait encore se réunir le 3 juillet prochain, après sa réunion de dimanche. Les universités et instituts d'enseignement supérieur au Maroc ont organisé, en raison justement de ladite «réforme» initiée par la tutelle, plusieurs mouvements de protestation et de grève durant ces derniers mois. Pour sa part, l'Université marocaine de la formation professionnelle a fait savoir qu'«elle entamerait son programme de protestation après demain (jeudi), à partir de la région de Casablanca-Settat». «Pour ce faire, nous avons appelé tous les professionnels du secteur et le corps administratif dans cette région du royaume à porter durant la journée de jeudi un brassard rouge», a indiqué l'université, ajoutant que «les autres bureaux syndicaux régionaux sont libres d'opter pour toutes formes de lutte qu'ils jugent appropriées pour marquer la contestation». Selon les conclusions de la dernière réunion des membres des bureaux syndicaux tenue samedi, la protestation dans le secteur de la formation professionnelle a été décidée surtout pour dénoncer la politique de la fuite en avant adoptée par l'administration de l'Office de la formation professionnelle concernant la prise en charge des revendications des professionnels du secteur. Par ailleurs, la Coordination marocaine des enseignants contractuels a prévu, pour sa part, de reconduire le programme de protestation pour les trois prochains mois, à partir de mercredi 1er juin, pour exiger «notamment l'abolition du système de contrats et dénoncer les poursuites judicaires abusives contre leurs collègues, dont le seul tort est d'avoir participé à des mouvements de contestation». Il est à rappeler que les enseignants contractuels au Maroc ont entamé depuis fin février dernier une série d'actions de protestation pour dénoncer les jugements injustes rendus par le tribunal de première instance de Rabat à l'encontre de 45 de leurs collègues, dont 44 ont été condamnés à une peine de deux mois de prison avec sursis plus une amende, tandis qu'une enseignante contractuelle a été condamnée à 3 mois de prison ferme.n