Le Conseil national des enseignants du supérieur lance un appel à la mobilisation et menace de paralyser l'université dans les prochains jours. Après la grève des étudiants des Beaux- Arts, ceux de pharmacie et de chirurgie dentaire, c'est au tour des enseignants universitaires de brandir la menace de la grève pour faire valoir leur plate-forme de revendications datée de plusieurs années. Le Conseil national des enseignants du supérieur, sous sa nouvelle direction fraîchement installée, a adopté une nouvelle stratégie et un nouveau comportement revendicatif visant à mettre la pression sur le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour qu'il donne suite aux doléances du syndicat. Dans un communiqué rendu public, hier, le syndicat affirme que la tutelle continue «d'ignorer les revendications socioprofessionnelles des enseignants que le Cnes ne cesse de porter à sa connaissance», une situation qui a poussé le syndicat à brandir la menace de la grève pour mettre les responsables du secteur devant le fait accompli. Le syndicat dénonce la situation du secteur et le ministère de l'Enseignement supérieur insiste et affirme que «l'université va bien et que les portes du dialogue sont ouvertes à tous les acteurs». De son côté, le syndicat des enseignants du supérieur dénonce la politique du ministère de l'Enseignement supérieur, qualifiée «d'irresponsable» et qui vise à maintenir le «statu quo». En effet, la manière avec laquelle le ministère de l'Enseignement supérieur gère les dossiers du personnel enseignant attire les foudres du syndicat, qui a appelé ses adhérents à la mobilisation en vue de nouvelles actions de protestation dont les dates et les modalités seront décidées lors de la réunion du conseil national prévue à la fin du mois courant. Le Cnes réclame la révision du statut particulier de l'enseignant chercheur, l'accélération des projets de construction de logements et l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants. Sur un autre volet, le syndicat «dénonce et condamne énergiquement les dépassements, intimidations et parfois agressions physiques et verbales orchestrés contre les syndicalistes dans l'exercice de leurs activités, à l'instar de l'agression physique de certains coordinateurs et interpelle la tutelle sur sa responsabilité à protéger les enseignants et garantir le libre droit de l'exercice syndical», lit-on dans le communiqué. Ce dernier exige, également, outre la révision des salaires qui ne dépassent pas les 45.000 DA pour 80% de l'effectif des enseignants, le syndicat a appelé à lever les entraves bureaucratiques de la gestion des dossiers de plus 40.000 étudiants et enseignants inscrits au doctorat. Le syndicat interpelle le Premier ministre et incombe la responsabilité de la dégradation de la situation de l'université algérienne au premier responsable du secteur qui adopte «la politique de la sourde oreille». Les étudiants en pharmacie, en chirurgie dentaire, et des beaux-arts, auxquels s'ajoute le cri de colère du conseil national des enseignants du supérieur, qualifient les pratiques du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, d'irresponsables à travers son adoption de la politique de «fuite en avant». Enfin, après les étudiants de l'Ecole supérieur des beaux-arts, ceux de pharmacie, de chirurgie dentaire, c'est au tour des enseignants universitaires de dénoncer la situation socioprofessionnelle des enseignants et menacent de paralyser le secteur si la tutelle campe sur sa position et refuse de donner suite à leur plate-forme de revendications.