L'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a entamé samedi une visite de deux jours aux Camps de réfugiés sahraouis dans le cadre de "l'approfondissement des consultations avec les parties concernées", dans le but de parvenir à une solution à la question sahraouie. Arrivé aux Camps de réfugiés à l'aube, De Mistura a rencontré au cours de la première journée de visite, la délégation chargée des négociations composée de la ministre de la Coopération sahraouie, Fatima al-Mahdi et du représentant du Front Polisario à l'ONU, Sidi Mohamed Omar, et dirigée par le responsable de l'organisation politique au Front Polisario, Khatri Addouh, avant de s'entretenir en tête-à-tête avec le Premier ministre sahraoui, Bouchraya Hammoudi Bayoun. Staffan de Mistura "a toujours hâte de pouvoir approfondir les consultations avec toutes les parties concernées sur la perspective de faire avancer de façon constructive le processus politique au Sahara occidental", avait affirmé une porte-parole de l'ONU, Eri Kaneko, la veille de son départ. A l'issue de ces premiers entretiens, le représentant du Front Polisario à l'ONU et coordinateur avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), Sidi Mohamed Omar, a souligné que le Front Polisario était prêt à coopérer avec l'ONU et l'envoyé personnel dans leurs efforts pour parvenir à un accord pour une solution pacifique, juste et durable basée sur le plein respect des droits inaliénables du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance. Le diplomate italo-suédois s'est également réuni avec des représentants de la jeunesse sahraouie et avec une délégation de femmes sahraouies, une occasion pour mettre en lumière la réalité vécue par la femme sahraouie, en particulier la répression et les abus dont elle est victime dans les territoires occupés par le Maroc, ainsi que son rôle dans la lutte pour la liberté et l'autodétermination. Dans ce contexte, la secrétaire générale de l'Union nationale de la femme sahraouie (UNFS), Chaba Sini, a indiqué que lors de cette rencontre, les Sahraouies ont fait part de leur profonde préoccupation quant au sort du peuple sahraoui qui "attend toujours l'intervention des Nations Unies pour résoudre le conflit et décoloniser la dernière colonie en Afrique", affirmant que les femmes sahraouies demeuraient attachées au droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination et à l'indépendance, "Quarante-cinq ans d'attente en état de réfugié est une chose inacceptable", a-t-elle fustigé. "L'ONU était supposée superviser l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental", a-t-elle ajouté, soulignant que "cette situation est devenue insupportable en raison de l'entêtement de l'occupant marocain et sa politique de fuite en avant". Au programme de la deuxième et dernière journée de sa visite, l'envoyé personnel onusien devra notamment rencontrer, dimanche, le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali. Il s'agit de la deuxième visite de Staffan de Mistura aux camps de réfugiés depuis sa prise de fonction en novembre dernier. En janvier, il avait effectué sa première visite dans la région, sur fond de réaffirmation du Front Polisario de sa position en faveur d'une solution politique basée sur un référendum d'autodétermination. Après avoir entamé son périple au Maroc, l'une des deux parties au conflit, le 13 janvier dernier, le diplomate italo-suédois, dont la principale mission est de relancer le processus politique au Sahara occidental, s'était rendu dans les camps de réfugiés sahraouis, les 15 et 16 du même mois, où il a rencontré plusieurs responsables du Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui. Il avait visité ensuite la Mauritanie et l'Algérie en tant que pays voisins et observateurs. Et en juillet, le Front Polisario avait fermement dénoncé l'interdiction par l'occupant marocain à De Mistura, alors en visite dans le royaume, de se rendre pour la première fois dans les territoires sahraouis occupés, déplorant l'"absence totale d'une volonté politique de Rabat de s'engager de manière constructive" dans le processus de paix parrainé par les Nations unies au Sahara occidental.