L'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura a achevé, mercredi, sa première visite dans la région depuis sa nomination en octobre dernier, sur fond de réaffirmation du Front Polisario de sa position en faveur d'une solution politique basée sur un référendum d'autodétermination. Après avoir entamé son périple au Maroc, l'une des deux parties au conflit, le 13 janvier, le diplomate italo-suédois, dont la principale mission est de relancer le processus politique au Sahara occidental, s'est rendu dans les camps de réfugiés sahraouis, les 15 et 16 du même mois, où il a rencontré plusieurs responsables du Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui. Samedi, les responsables sahraouis rencontrés par l'envoyé onusien pour le Sahara occidental ont réaffirmé leur attachement à "l'indépendance nationale totale", soulignant que "le référendum demeure une solution médiane acceptable". Ils ont aussi rappelé que c'est l'agression marocaine visant des civils sahraouis désarmés dans la zone tampon d'El-Guerguerat, le 13 novembre 2020, qui a torpillé l'accord de cessez-le-feu. La veille, le membre du Secrétariat national du Front Polisario chargé de l'Europe et de l'Union européenne, Oubi Bouchraya Bachir avait indiqué que la réussite de la mission de Staffan de Mistura était tributaire de l'adoption d'une approche pacifique pour le règlement du conflit, conformément au plan de paix ONU-OUA. Dimanche dernier, Staffan de Mistura a été reçu par le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, au siège de la présidence à Chahid El-Hafed (Rabouni). Lors des entretiens entre les deux parties, le président sahraoui a réaffirmé la position du Front Polisario en faveur d'une solution juste et équitable, en mesure de garantir au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination et à la pleine indépendance. La propagande mensongère du Maroc mise à nu La visite de De Mistura dans les camps de réfugiés sahraouis a, en outre, mis à nu la politique de propagande du Maroc, basée sur des mensonges éhontés quant à la situation des réfugiés sahraouis. Intervenant, lundi, lors de son point de presse quotidien au siège de l'ONU à New York, le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Stephane Dujarric, a catégoriquement démenti des informations mensongères relayées par des médias marocains concernant une prétendue présence d'enfants soldats lors de la visite de l'envoyé personnel pour le Sahara occidental dans les camps de Tindouf. "On m'a demandé ce qu'il (Staffan de Mistura, ndlr) avait vu lors de sa visite à Tindouf et je peux dire qu'il y avait une grande foule présente lorsque l'envoyé personnel a visité le camp. Il n'a pas vu tout le monde mais n'a certainement identifié aucun enfant soldat, comme le rapportent certains", avait-il affirmé. Dans une déclaration à l'APS, le ministre conseiller auprès de la présidence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), El-Bachir Mustapha Essayed a indiqué que la visite de De Mistura dans les camps de réfugiés "lui a permis de (...) mettre à nu la propagande mensongère du Maroc auprès de la Communauté internationale", notant que le régime du Makhzen a été pris de panique face à "l'image positive donnée par les Sahraouis et qui confirme leur attachement à la liberté". Lundi, le diplomate italo-suédois s'est rendu en Mauritanie (pays voisin et observateur), où il a été reçu par le président Mohamed Ould Cheikh El-Ghazaouani en présence de plusieurs responsables mauritaniens, du coordonnateur des programmes de l'ONU en Mauritanie, Anthony Ohemeng-Boamah, ainsi que de l'adjointe de Staffan de Mistura, Sharon O'Brien,Puis mercredi, l'envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, s'est entretenu à Alger avec l'envoyé personnel du SG de l'ONU, qui effectuait une visite de travail en Algérie, en tant que pays voisin et observateur, au terme de sa première tournée dans la région. La délégation algérienne a, entre autres, insisté sur la nécessité de "prendre en compte l'impératif incontournable du libre exercice par le peuple sahraoui de son droit imprescriptible à l'autodétermination, quels que soient les processus envisagés", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de Communauté nationale à l'étranger. De son côté, le ministre des Affaires étrangères de l'Espagne (puissance administrante du Sahara occidental), José Manuel Albares a abordé, mardi, la question sahraouie lors de sa première rencontre avec le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, à Washington. Soulignant la nécessité de trouver une solution au conflit au Sahara occidental, le ministre a déclaré à la presse qu'il rencontrerait vendredi à Madrid Staffan de Mistura, après la tournée de ce dernier dans la région.