La ville de Guercif dans l'est du Maroc a connu, lundi soir, des manifestations contre la détérioration des conditions socio-économiques et les arrestations arbitraires des opposants dans le royaume dont celle du responsable du mouvement Al-Adl Wal Ihsane, Mohamed Baâssou et de l'avocat et ex-ministre des Droits de l'Homme, Mohamed Ziane. Les manifestants ont scandé des slogans réclamant la libération immédiate de tous les détenus politiques et d'opinion, soulignant que l'arrestation de Mohamed Baâssou "s'inscrit dans le cadre du blocus imposé injustement (par le régime) sur le parti Al-Adl Wal Ihsane (Justice et bienfaisance)". Les protestataires ont également dénoncé "la façon dont les dossiers des opposants ont été fabriqués" pour masquer l'échec du régime du Makhzen marocain dans la réalisation du développent économique et politique, appelant à "demander des comptes aux responsables de ces violations répétées" et à "mettre un terme aux détentions politiques au Maroc". De plus, les manifestants ont dénoncé la détérioration des conditions sociales notamment la hausse des prix du carburant et des matières premières "qui a lourdement impacté le pouvoir d'achat des citoyens dont une grande partie se trouve déjà dans la précarité". Ils ont aussi rappelé la pauvreté et la marginalisation auxquelles sont confrontés les habitants de la ville de Guercif et les Marocains en général en raison de la vétusté des infrastructures et l'absence d'un développement local global. Par ailleurs, la Coordination nationale des enseignants au "contrat imposé" au Maroc a organisé lundi, des marches de protestation à Fès et Marrakech, en plus d'une manifestation à Rabat, coïncidant avec le procès de leurs collègues. Les protestataires ont exprimé leur rejet du procès en appel de 45 professeurs contractuels jugés en raison de leur participation à une manifestation dans la capitale marocaine. Et à Rabat également, des milliers de citoyens ainsi que plusieurs instances politiques, syndicales et de défense des droits de l'homme ont organisé des manifestations pour dénoncer la flambée des prix du carburant et des matières premières. Une hausse qui a plongé les deux tiers des Marocains "dans une situation de pauvreté extrême".