Diverses activités festives et autres facettes du patrimoine matériel et immatériel amazigh ont été animées jeudi dans des wilayas du Sud du pays pour marquer la célébration du nouvel An amazigh, Yennayer 2973. Dans la wilaya de Béni-Abbes, les festivités officielles de Yennayer ont eu lieu en présence du wali, Sâad Chennouf, à Igli, seule région de la wilaya attachée à son legs millénaire amazigh, dont la variante "Tachelhit". Mise à profit pour mettre sur pied des activités culturelles, dont des représentations théâtrales en expression amazighe, des expositions d'habits traditionnels et des plats d'art culinaire ancestraux, la fête de Yennayer traduit l'attachement indéfectible de la population au patrimoine matériel et immatériel amazigh jalousement et savamment préservé. Dans ce cadre, Mustapha Benothmane, habitant de la région d'Igli, a indiqué que "la célébration de cet avènement annuel revêt une importance particulière à haute dimension historique et sociale", rappelant que "la population locale s'exprime encore en variantes linguistiques amazighes, notamment le +Tachelhit+ et le +Tabeldit+". L'évènement a été mis à profit pour organiser une visite au vieux Ksar de la région d'El-Ouata qui vit au rythme des activités festives amazighes, à la faveur d'un riche programme concocté en coordination avec les associations locales "Préservation du patrimoine" et "Echo de la Saoura" mettant en valeur le legs amazigh ancestral de la région. De son côté, le directeur de l'Office local du tourisme, Madani Abid, a souligné que "la célébration de l'avènement du Nouvel An amazigh véhicule la diversité culturelle de la région et de son patrimoine qu'il appartient de s'y attacher en tant que socles de l'identité et constantes nationales". La wilaya de Tamanrasset a, à l'instar des autres régions du pays, était au rendez-vous de cette fête nationale en programmant une série de manifestations festives mettant en valeur cette date-phare. Selon Ahmed Karziza, versé dans l'histoire de la région, la célébration de Yennayer dans le village de Tazrouk (180 km Nord-est de Tamanrasset), permet à la population de mettre en valeur le patrimoine culturel amazigh, de renouer son attachement à ce legs plusieurs fois séculaire et lancer la saison agricole appelée localement "El-Brih". L'évènement a donné lieu également à la consécration d'autres rituels puisés de l'ancienne histoire amazighe, dont l'immolation de bêtes (moutons, veaux ou chameau) en guise de sacrifice pour préparer des plats culinaires augurant d'une année d'abondance, la lecture intégrale du saint Coran, appelée "Selka", ainsi qu'une procession entonnant des Louanges à Allah couronnées par la Sourate "El-Fatiha" du Livre saint, pour que les terres arables soient fertiles et généreuses et que les semences de la campagne labours soient fructueuses assurant une bonne saison agricole. La maison de la culture de Tamanrasset a servi de cadre, en présence des autorités locales, à diverses expositions d'art culinaire, d'effets vestimentaires, des spectacles culturels et artistiques populaires, en sus de l'animation de deux ateliers culturels, l'un sur la variante linguistique amazighe de "Tifinagh" et l'autre de dessins pour enfants. Cette structure culturelle a été embellie également de tentes Targuies dressées, à l'occasion, pour offrir aux hôtes de la région des plats culinaires du terroir et autres produits riche patrimoine ancestral de la région de l'Ahaggar. Dans la wilaya de Béchar, les festivités visant la valorisation du patrimoine ancestral amazigh, qui ont eu lieu dans la commune de Lahmar (35 km nord du chef lieu de la wilaya), ont été marquées par la mise sur pied d'expositions, avec la participation des collectivités locales et associations, mettant en relief les us et coutumes de la région. Le programme de cette fête nationale, à laquelle ont pris part les autorités locales, prévoit des exhibitions des troupes de la Fantasia, des danses traditionnelles dont "Hidous" et "Houbi", exécutées par des troupes artistiques des vieux Ksour du nord de la wilaya, à savoir Lahmar, Boukais, Moughel et El-Abadla, ainsi que des troupes de Baroud issues de différentes régions de la wilaya. Un membre du comité d'organisation des fêtes nationales et religieuses a indiqué que "la commune de Lahmar a été choisie cette année pour abriter les diverses manifestations festives en vue de mettre en valeur le patrimoine culturel et social amazigh des Ksour du flanc Nord de la wilaya". Dans la wilaya d'In-Guezzam, dans l'extrême Sud du pays, l'occasion, rehaussée par la présence des autorités locales, a donné lieu à l'installation, à l'enceinte de l'auberge des jeunes de la wilaya, d'une tente traditionnelle servant de cadre à des expositions d'artisanat riches en divers produits et articles dont des ustensiles et bijoux traditionnels, en plus d'un rassemblement simulant une fête nuptiale.(APS)