La précarité alimentaire frappe durement le secteur de l'éducation au Maroc qui traverse une situation délicate et sensible, du point de vue économique et social, a averti une députée marocaine. Dans une récente question écrite adressée au ministère de l'Education, la parlementaire Zainab Al-Simo a déclaré : "Malheureusement, après quatre mois de suivi de la mise en place et de la réalisation des services de restauration dans les établissements d'enseignement aux niveaux national et régional (...), la situation reste telle qu'elle était, limitée à fournir des repas sous la forme d'un plat commun pauvre autour duquel 8 à 10 élèves se rassemblent". Al-Simo a indiqué que "cette situation, qui ne respecte pas les cahiers des charges qui lient les directions régionales aux fournisseurs, est devenue un sujet de discussion et de plaintes reçues aussi bien par les familles que par l'administration scolaire". Le parlementaire de la région du Nord, a appelé le ministre de l'Education, Chakib Bennoussi, à "remedier à la situation" qu'elle qualifie de "déshonorante" et à "améliorer les repas fournis dans le cadre des services de restauration dans les internats et les établissements scolaires au Maroc, notamment de la région Tanger-Tétouan-Al-Hoceima, afin de préserver la santé des élèves, et de veiller à ce qu'ils jouissent de leurs droits les plus élémentaires dans le cadre de leur parcours scolaire". Au royaume du Maroc, en effet, la sous-alimentation affecte de larges pans de la société. Un rapport du Baromètre arabe sur la sécurité alimentaire, publié en fin de semaine, pour la période 2021-2022, indique qu'environ 36% des citoyens marocains souffrent d'insécurité alimentaire. Le rapport indique qu'il existe un écart en termes de sécurité alimentaire entre les villes et les zones rurales. Cette insécurité s'aggrave dans le monde rural au Maroc, atteignant 40%, contre 30% dans les villes. Le rapport s'attend à ce que le problème de la sécurité alimentaire au Maroc se poursuive, compte tenu de la forte dépendance aux importations. Cette précarité alimentaire est renforcée par la corruption galopante. En 2022, l'Association marocaine de protection des biens publics avait révélé "un retentissant scandale" lié à la dilapidation de 4 milliards d'euros utilisés dans un présumé "programme d'urgence" du secteur de l'éducation et qui s'est avéré être "un fiasco".