La deuxième allégeance à l'Emir Abdelkader, le 4 février 1833, est un événement historique important ayant consacré les règles de la démocratie dans l'Etat algérien moderne, se sont accordés à affirmer des professeurs spécialisés en histoire moderne et contemporaine à l'université "Mustapha Stambouli" de Mascara. Dans une déclaration à l'APS à la veille de la commémoration du 190e anniversaire de cet événement historique, Dr Hamaïdi Bachir a souligné que la deuxième allégeance à l'Emir Abdelkader, qui a eu lieu à la mosquée "Sidi Hassan" de Mascara, était un événement "important qui a jeté les bases de la démocratie pour l'Etat algérien moderne, en accordant à l'Emir une légitimité populaire à travers la 'Moubayaa' (allégeance) par des habitants de plusieurs régions du pays". Le même chercheur a déclaré que cette prestation de serment fait office d'un "référendum populaire pour choisir l'homme qui conduira le Djihad contre l'occupation française, et combler un vide politique engendré par la chute d'Alger aux mains de l'occupant, entraînant l'effondrement d'institutions de l'Etat qui existaient avant la création de l'Etat de l'Emir". Cette étape historique a consacré une démocratie pure et établi un Etat algérien unifié avec toutes ses tribus pour résister à l'occupation française, a affirmé Dr Hamaidi, soutenant que l'une des réalisations les plus importantes, à la faveur de la deuxième allégeance à l'Emir Abdelkader, était l'établissement de neuf wilayas dirigées par des Khalifa, en plus de la construction d'une usine d'armement à Miliana (Aïn Defla). De son côté, Dr Boungab Mokhtar a souligné que la deuxième allégeance à l'Emir Abdelkader était un "événement historique important qui a permis à la population algérienne de choisir démocratiquement son dirigeant dans le combat contre les forces coloniales françaises, nonobstant la fondation du premier noyau de l'Etat algérien moderne par l'Emir après le vide politique qu'a connu l'Algérie du 5 juillet 1830 au 4 février 1833". "L'Emir Abdelkader avait insisté sur une deuxième allégeance après celle qui lui a été faite le 27 novembre 1832 sous l'arbre Dardara dans la région de Ghriss, afin d'asseoir sa légitimité pour mener le Djihad contre l'occupation française et diriger le pays, après l'époque ottomane en Algérie de 1518 à 1830". "La deuxième allégeance a prouvé l'habileté et le génie du fondateur de l'Etat algérien et sa capacité d'unir les tribus du pays sous son commandement, de diriger le Djihad et d'accomplir des réalisations politiques, militaires, économiques et diplomatiques, dont l'établissement de relations avec les chancelleries de nombreux pays du monde", a-t-il affirmé. Pour sa part, Dr Hassan Djaker a indiqué que la deuxième allégeance à l'Emir Abdelkader était une "preuve de démocratie dans l'Etat de l'Emir basée sur le principe de la Choura et de consultation populaire pour diriger le pays avec légitimité dans la résistance à l'occupation française". "Cet événement historique a permis à l'Emir de se proclamer chef militaire et religieux dans le pays", a-t-il estimé, rappelant que la deuxième allégeance a eu lieu au mois du Ramadhan et revêt toute une signification en Islam chez l'Emir Abdelkader. M. Djaker a appelé, au passage, les chercheurs sur l'histoire de l'Emir Abdelkader à intensifier la recherche scientifique historique qui traite de la deuxième allégeance au fondateur de l'Etat algérien moderne, en tant qu'étape historique importante. Dans le cadre de la célébration du 190e anniversaire de la deuxième allégeance à l'Emir Abdelkader, la direction de la Culture et des Arts a concocté un programme de festivités comportant, entre autres, des expositions de livres mettant en exergue l'histoire de la résistance du fondateur de l'Etat algérien moderne contre l'occupant français et l'animation de conférences et de séminaires sur cet événement historique, en plus de la programmation de visites pédagogiques aux sites archéologiques et historiques témoignant de la résistance populaire, au profit d'élèves d'établissements scolaires, d'étudiants universitaires et d'adhérents d'associations à caractère culturel.