Les peines de prison ferme prononcées par des tribunaux marocains en première instance à l'encontre de huit migrants subsahariens arrêtés le 24 juin dernier par la police marocaine, alors qu'ils tentaient de pénétrer dans l'enclave espagnole de Melilla, ont été durcies en appel, selon la défense, citée par des médias. "La cour d'appel de Nador a durci lundi soir à quatre ans de prison les peines de trois migrants et à trois ans de prison celles de cinq autres", a détaillé devant les médias l'avocat de la défense, Mbarek Bouirig. "Sept autres accusés du même groupe ont vu leurs peines maintenues à deux ans et demi de prison", a précisé l'avocat. Ces 15 migrants ont été condamnés, entre autres, pour "entrée illégale" au Maroc, "désobéissance" et "dégradation de biens publics", selon Me Bouirig. Il s'agit du dernier groupe jugé en appel parmi des dizaines de migrants irréguliers poursuivis à la suite du drame de Melilla. La majorité d'entre eux ont vu leurs peines alourdies en appel à trois ans de prison ferme. "Nous espérions que la justice prenne en considération leur condition de demandeurs d'asile afin de revoir à la baisse ces peines", déplore leur défense. Près de 2.000 migrants, en majorité des Soudanais, avaient tenté le 24 juin de pénétrer par la force dans la cité autonome espagnole de Melilla, située au nord du Maroc. Cette tentative avait fait au moins 27 morts parmi les migrants, selon l'Association marocaine des droits humains (AMDH). Ce bilan est le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives des migrants subsahariens de pénétrer à Melilla et dans l'enclave espagnole voisine de Ceuta, qui constituent les seules frontières terrestres de l'Union européenne avec le continent africain.(APS)