La Radio-télévision belge de la communauté française (RTBF) a évoqué lundi, dans une émission, le scandale de corruption qui a éclaboussé le Parlement européen et dans lequel le Maroc a soudoyé des eurodéputés afin qu'ils s'alignent sur ses thèses, notamment celles en rapport avec la question sahraouie. Dans l'émission hebdomadaire, "l'œil dans le rétro", un journaliste de la chaîne belge a indiqué que pour comprendre les raisons qui peuvent pousser le Maroc à influencer les députés européens, il faudrait remonter au 27 février 1976, quand le dernier soldat espagnol quittait le Sahara occidental occupé à l'époque par l'Espagne". Le chroniqueur qui remonte dans le temps, explique que suite à ce départ, le Maroc en a profité pour s'emparer des deux tiers de ce territoire, en vertu d'un accord passé avec l'Espagne, "mais personne n'a demandé leur avis aux Sahraouis", provoquant un "épineux problème international qui n'est d'ailleurs toujours pas résolu aujourd'hui", a-t-il ajouté. Le journaliste a rappelé que "la Cour internationale de justice (CIJ), avait précisé qu'aucun lien de souveraineté territoriale n'était établi entre le Sahara occidental et le Maroc. Dès lors, l'ONU n'a jamais reconnu cette annexion". Au vu du scandale de corruption au sein du Parlement européen, le journaliste souligne "qu'on ne peut s'empêcher de penser à l'influence des lobbys marocains que l'on sait actifs dans l'institution européenne", faisant observer que la résolution votée le mois dernier par la majorité écrasante des députés européens, demandant au Maroc de respecter la liberté d'expression, était la première du genre. Plusieurs médias étrangers ont diffusé des reportages sur l'implication du Makhzen dans le plus grand scandale de corruption au sein du Parlement européen qui "a jeté des soupçons sur tous ceux qui travaillent avec le Maroc". La chaîne de télévision franco-allemande de service public, ARTE, a diffusé en janvier dernier un reportage intitulé "Marocgate : à quoi joue le Maroc ?" dans lequel elle remet en question certaines décisions prises par l'Union européenne (UE), comme dans l'affaire Pegasus, les accords de pêche avec le Maroc ou encore concernant le respect des droits humains dans le royaume.