Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a indiqué lundi que l'ONU n'allait pas quitter le Soudan et resterait sur place pour poursuivre sa mission, tout en mettant en garde contre le débordement des combats "à toute la région et au-delà". "La violence doit cesser. Elle pose un risque d'embrasement au Soudan qui pourrait envahir toute la région et au-delà", a-t-il averti devant le Conseil de sécurité, affirmant que "l'ONU poursuit ses efforts avec ses partenaires pour assurer un arrêt permanent des combats aussi vite que possible". Guterres a affirmé, par ailleurs, que l'ONU n'allait pas quitter le Soudan et resterait sur place pour poursuivre sa mission. "En collaboration avec les organisations humanitaires sur le terrain, nous reconfigurons notre présence au Soudan pour nous permettre de continuer à soutenir le peuple soudanais", a-t-il souligné, précisant qu'il avait "autorisé la relocalisation temporaire à l'intérieur et à l'extérieur du Soudan de certains agents de l'ONU, beaucoup d'entre eux avec leur famille". Lire aussi: Soudan: les parties rivales continuent à s'entredéchirer, la situation humanitaire s'enlise Il a réitéré, en outre, son appel aux membres du Conseil de sécurité à l'effet de peser de leur poids, afin d'hâter la fin des hostilités au Soudan. "J'appelle tous les membres du Conseil (de sécurité) à utiliser toute leur influence avec les parties pour mettre fin à la violence, restaurer l'ordre et retrouver le chemin vers la transition démocratique". Le Royaume-Uni a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur le sujet, qui devrait avoir lieu mardi, selon une source diplomatique britannique. Poursuite de l'évacuation des ressortissants étrangers La poursuite des hostilités, lundi, entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan a poussé plusieurs pays à évacuer leurs ressortissants et personnel diplomatique. L'Algérie, qui "suit de près" la situation au Soudan, a fait part du lancement lundi d'une opération d'évacuation des membres de la communauté nationale établis au Soudan, désirant quitter ce pays, et le staff de l'ambassade d'Algérie à Khartoum. Lire aussi: Crise au Soudan: une opération d'évacuation des membres de la communauté nationale lancée "En application des instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, une opération d'évacuation des membres de la communauté nationale établis au Soudan, désirant quitter ce pays, et le staff de l'ambassade d'Algérie à Khartoum, a été lancée lundi", a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, notant que "tous les moyens ont été mobilisés pour assurer la réussite de l'opération". D'autres pays du continent, à l'image du Ghana et du Nigeria, ont fait savoir qu'ils allaient lancer des opérations d'évacuation de leurs ressortissants, tandis que l'Union européenne (UE) a pu évacuer déjà plus de 1.000 ressortissants. "C'est une opération complexe mais elle a été couronnée de succès", a déclaré lundi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, en marge d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères au Luxembourg. Les Etats-Unis, le Canada, la Chine et l'Inde ont entamé les opérations d'évacuation de leurs ressortissants depuis dimanche. D'autre part, il est à signaler que des milliers de personnes continuaient à fuir les combats et la situation humanitaire devenue intenable au Soudan, en l'absence de nourriture, d'électricité et de soins. Ainsi, le Soudan du Sud a fait savoir qu'environ 10.000 réfugiés sont entrés dans ses territoires depuis les villes frontalières du Soudan. Le Tchad continue lui aussi à accueillir des centaines de réfugiés fuyant les combats au Soudan. Plus de 20.000 d'entre eux sont déjà arrivés au Tchad, selon le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).