La poursuite des combats au Soudan a "un effet catastrophique" sur les civils, le personnel de l'ONU et d'autres membres de la communauté internationale pris entre deux feux, a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. Ce dernier a transmis les appels des Nations unies aux deux parties, l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), à "respecter le droit international et à remplir leurs obligations de protéger les civils et d'assurer la sûreté et la sécurité de tout le personnel des Nations unies et de tous ceux qui lui sont associés, ainsi que son siège social". Le porte-parole a souligné la nécessité de permettre aux civils d'accéder à l'aide et aux fournitures vitales et de se déplacer vers des endroits plus sûrs si nécessaire. Avant que les combats n'éclatent, a-t-il dit, environ un tiers de la population soudanaise avait besoin d'aide humanitaire. Le responsable de l'ONU a transmis l'avertissement des travailleurs humanitaires selon lequel "les Soudanais manquent de nourriture, d'eau, de carburant et d'autres fournitures vitales, alors que beaucoup ont besoin de soins de santé d'urgence". Il a souligné la nécessité urgente d'"un arrêt humanitaire des combats afin que les civils blessés et malades puissent rejoindre les hôpitaux". A noter que l'ONU, l'Union africaine, la Ligue arabe, l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et d'autres organisations concernées tiendront jeudi une réunion à distance pour discuter de la situation au Soudan, selon Stéphane Dujarric. Pour le sixième jour consécutif, le Soudan est le théâtre de combats entre l'armée régulière et les paramilitaires. Les deux camps s'accusent mutuellement d'avoir déclenché les hostilités. 10.000 à 20.000 personnes ont fui au Tchad Entre 10.000 à 20.000 personnes ont fui les combats en cours au Soudan pour trouver refuge au Tchad voisin, selon les équipes du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) présentes à la frontière. "La majorité des personnes qui arrivent sont des femmes et des enfants (...). Le HCR travaille en étroite collaboration avec le gouvernement tchadien et ses partenaires pour évaluer leurs besoins et préparer une réponse commune", a indiqué le HCR dans un communiqué jeudi. Le HCR se coordonne également avec les autorités tchadiennes pour les aider à enregistrer les nouveaux arrivants dans les jours à venir. L'Est du Tchad accueille déjà plus de 400.000 réfugiés soudanais et "les nouveaux arrivants font peser une pression supplémentaire sur les services publics et les ressources du pays qui sont déjà surchargés", souligne-t-il. Les besoins les plus urgents sont l'eau, la nourriture, les abris, les soins de santé, la protection des enfants et la prévention de la violence sexiste, indique le HCR. En raison de la violence subie par les personnes qui traversent la frontière, le soutien psychosocial figure également parmi les principales priorités. Pour le sixième jour consécutif, le Soudan est le théâtre de combats entre l'armée régulière et les paramilitaires à Khartoum et d'autres villes. Les deux camps s'accusent mutuellement d'avoir déclenché les hostilités. Le HCR se dit "très préoccupé par l'escalade de la violence au Soudan". "Nous réitérons notre appel à toutes les parties pour qu'elles protègent les civils, y compris les réfugiés et les personnes déplacées, et pour qu'elles respectent la sécurité du personnel humanitaire afin que l'aide essentielle puisse être acheminée", a-t-il ajouté.