Le débat général de la 78e session de l'Assemblée générale (AG) de l'ONU a débuté mardi à New York avec la participation des dirigeants de 140 pays, dont le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a commencé son discours devant l'Assemblée générale, avant le début de son débat général de haut niveau, en évoquant la ville libyenne de Derna, qui a été frappée par des torrents et des inondations la semaine dernière, tuant des milliers de personnes. M. Guterres a déclaré que "Derna dépeint tristement l'état de notre monde: un flot d'inégalités, d'injustice et une incapacité à faire face aux défis", "Alors que les tensions géopolitiques et les défis internationaux s'accentuent, nous semblons incapables de travailler ensemble pour relever les défis", a ajouté le secrétaire général de l'ONU. Dans ce contexte, il a souligné la nécessité, dans le monde multipolaire, d'institutions multilatérales efficaces, mais a déclaré que la gouvernance internationale vivait encore dans le passé. Il a cité comme exemple le Conseil de sécurité des Nations unies et les institutions financières de Bretton Woods, dont la Banque mondiale. Il a expliqué que ces institutions reflétaient la réalité politique et économique de 1945, lorsque de nombreux pays présents aujourd'hui à l'Assemblée générale étaient sous le contrôle de l'occupation : "Le monde a changé, mais nos institutions n'ont pas changé". "Nous ne serons pas en mesure de résoudre efficacement les problèmes si les institutions ne reflètent pas le monde tel qu'il est", a ajouté le chef de l'ONU. Il a souligné la nécessité de réformer le Conseil de sécurité et de repenser la structure financière internationale, avant d'expliquer que "l'alternative à la réforme n'est pas de maintenir la situation telle qu'elle est. L'alternative est une fragmentation accrue. Soit la réforme, soit la rupture". Le chef de l'ONU a évoqué aussi un certain nombre de défis sécuritaires auxquels le monde est confronté. Il a souligné la série de changements anticonstitutionnels dans toute la région africaine du Sahel, puis parlé du "Soudan (qui) glissait vers une guerre civile globale, alors que des millions de personnes fuyaient et que le pays courait le risque de se diviser". En Afghanistan, 70 % de la population a besoin d'une aide humanitaire, les femmes et les filles étant systématiquement privées de leurs droits. Au Moyen-Orient, il a affirmé que "les actions unilatérales se multiplient et sapent les perspectives d'une solution à deux Etats, qui est la seule voie vers la paix". Par ailleurs, le SG de l'ONU a souligné la nécessité de s'attaquer à la menace la plus urgente pour l'avenir : le réchauffement climatique. "Le changement climatique n'est pas seulement un changement climatique. Le changement climatique change la vie sur notre planète et affecte tous les aspects de notre travail. Il tue des personnes et détruit des sociétés. Dans le monde entier, nous assistons non seulement à une accélération des températures, mais aussi à une accélération de la montée du niveau de la mer et au déclin des masses". Tout cela ne représente qu'un début, selon le secrétaire général, qui a souligné que les derniers mois d'été ont été les plus chauds jamais enregistrés. Il a rappelé que tous les records sont battus, que les économies et les vies sont détruites et que des pays entiers sont au bord de l'effondrement. "Malgré la longue liste de défis internationaux, le même esprit de détermination peut nous guider", a conclu le secrétaire général des Nations unies à la fin de son discours.