La présidente de la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples (CAfDHP), Imani Daud Aboud a affirmé, mardi à Alger, que son organe faisait face à de nombreux défis, à l'instar de la non-ratification de son protocole de création et la non application de ses arrêts. S'exprimant lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion de l'ouverture de la 71e session ordinaire de la CAfDHP, qui se poursuit à Alger jusqu'au 4 décembre, Mme Imani a indiqué que la Cour, à l'instar d'autres organes et instances, est confrontée à de nombreux défis. "Il s'agit de la non-exécution et application de ses arrêts. Une fois les jugements et les arrêts rendus, les Etats membres doivent les appliquer et parfois ils ne le font pas", a-t-elle dit. Selon les statistiques, la présidente a précisé que jusqu'à ce jour, sur plus de 1200 arrêts rendus, seulement 7% ont été pleinement exécutés tandis que 13% l'ont été partiellement, ajoutant "que certains Etats membres ne respectent pas leurs engagements". Quant aux autres défis, Mme Imani a fait savoir que le protocole relatif à la création de la Cour africaine n'a été ratifié que par 34 Etats de l'Union africaine. Il s'agit également, poursuit la même responsable, "des ressources humaines et financières, en ce que nous avons obtenu un faible budget de la part de l'UA, ce qui nuira à notre travail. Ainsi, la Cour ne pourra s'acquitter efficacement de sa mission si son budget est insuffisant et les peuples africains ne peuvent prendre connaissance de cette instance", a-t-elle dit. Pour sa part, la juge Chafika Bensaoula, membre de la Cour africaine, a appelé à soutenir cette instance judiciaire dont le siège est établi à Arusha en Tanzanie, car "c'est une institution régionale africaine instituée pour protéger le citoyen africain". Concernant l'agression sioniste barbare contre Ghaza depuis le 7 octobre dernier, les participants à la conférence de presse se sont accordés à dire que les actions de l'entité sioniste "violent les droits de l'homme et les valeurs humaines".