Le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès des Nations unies et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, a indiqué lundi que le Maroc ne pouvait pas présider le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU au nom de l'Afrique, en raison notamment de son statut d'occupant militaire au Sahara occidental et de son refus de ratifier la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples. Dans une déclaration de presse, Oubi Bouchraya a expliqué que le Maroc "n'aurait pas osé se présenter à un poste de cette importance, tant du point de vue symbolique que procédural, sans son sentiment chronique d'impunité, malgré son terrible bilan en matière de droits de l'Homme, que ce soit au Maroc même, ou au Sahara occidental, territoire qu'il occupe militairement depuis 1975 et où il impose un état de répression absolue et des violations systématiques des droits de l'Homme". "Si l'élection du Maroc à la présidence du Conseil des droits de l'Homme se concrétise, elle sera une preuve supplémentaire du profond dysfonctionnement structurel des institutions internationales, et une insulte à l'Afrique. Le Maroc est le pays le moins apte à refléter les valeurs africaines dans le cycle actuel de la présidence du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies", a-t-il souligné. Selon le diplomate sahraoui, l'insistance du Maroc à ne pas se plier à l'opinion majoritaire du Groupe africain à Genève pour suivre la tradition établie d'approbation du candidat au sein dudit groupe, afin de ne pas donner l'image de l'incapacité du continent à résoudre ses problèmes démocratiquement, "est la plus grande preuve de sa ferme conviction qu'il perdra tout vote au sein du Groupe africain". "En plus d'être fortement condamné et dénoncé par toutes les organisations internationales de défense des droits de l'Homme, le Maroc est le seul pays africain qui refuse toujours de ratifier la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples. C'est aussi le pays africain qui continue à violer systématiquement la Charte fondatrice de l'Union africaine, notamment l'article 4 qui stipule l'obligation de respecter les frontières héritées au moment de l'indépendance", a-t-il rappelé. Et d'ajouter encore que depuis 2015, les missions techniques de l'ONU ont été empêchées de se rendre au Sahara occidental par l'occupant marocain qui refuse aussi d'accepter tout mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) incluant parmi ses prérogatives la surveillance du respect des droits de l'Homme. "Le Maroc commet toutes sortes de violations des droits de l'Homme à l'encontre de son propre peuple (...) Il est directement responsable de la répression des immigrés africains, contre lesquels il commet de terribles massacres, dont le dernier en date est celui de Nador/Melilla en juin 2022", a affirmé encore Oubi Bouchraya Bachir. Ce dernier a, en outre, énuméré les nombreux scandales de corruption dans lesquels le Maroc est impliqué, notamment en Belgique dans le cadre du "Marocgate" ayant éclaboussé les institutions européennes et d'espionnage à travers le monde, au moyen du logiciel sioniste Pegasus.