Le Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a adopté une résolution appelant à un cessez-le-feu "immédiat et inconditionnel" dans la bande de Ghaza et à la cessation des agressions sionistes dans l'ensemble des territoires palestiniens occupés. "Le Conseil des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'OCI appelle à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et à la cessation de l'agression globale contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza, à la garantie sans entraves et de manière suffisante des aides humanitaires, médicales et de secours, à la fourniture d'eau et d'électricité et à l'ouverture de couloirs humanitaires dans la bande de Ghaza", souligne la résolution adoptée lors d'une réunion extraordinaire tenue mardi à Djeddah sur l'agression contre Ghaza, en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf. Le Conseil "réaffirme sa condamnation de l'agression barbare globale et sans précédent menée contre les civils dans la bande de Ghaza assiégée et dans l'ensemble du territoire palestinien occupé, sous forme de meurtres, de bombardements, d'actes de destruction délibérée et d'atrocités, y compris le crime de génocide...". Il "condamne aussi dans les termes les plus forts le non-respect par la puissance occupante, des mesures conservatoires ordonnées par la Cour internationale de Justice (CIJ) dans son verdict du 26 janvier 2024", visant notamment à prévenir le génocide à Ghaza. A cet effet, le Conseil "tient la puissance occupante (entité sioniste) pour entièrement responsable du sort des civils de la bande de Ghaza et du génocide qui continue d'être commis à leur encontre en usant de tous types d'armes, à travers les bombardements, le siège, l'utilisation de la famine comme arme de guerre, la privation d'eau potable, de nourriture et d'électricité, et le déplacement forcé", d'après la résolution. Dans ce contexte, il "exhorte les Etats membres à acheminer les aides humanitaires à l'ensemble de la bande de Ghaza, notamment à l'approche du mois saint de Ramahdan...". Par ailleurs, le Conseil ministériel de l'OCI, "met en garde aussi tous les Etats qui participent directement ou indirectement au crime de génocide contre le peuple palestinien et le tient pour complice direct de ce crime odieux". En outre, il demande aux Etats membres "de prendre des mesures immédiates, en exhortant la communauté internationale à faire pression sur la puissance occupante, pour qu'elle autorise l'accès dans la bande de Ghaza, immédiatement et durablement, de toutes les formes d'aides humanitaires, sans limite de quantité ni de type". Un appel urgent a été également lancé aux Etats membres de l'OCI à "prendre toutes les mesures nécessaires à tous les niveaux pour faire face et mettre fin aux crimes commis par les forces d'occupation contre le peuple palestinien et demander des comptes à leurs auteurs". Evoquant par ailleurs la situation dans l'ensemble des territoires palestiniens, le Conseil des ministres de l'OCI met en garde contre l'"escalade des agressions de l'armée d'occupation et du terrorisme des colons, appuyées par les armes et sous la protection des forces d'occupation, à El-Qods Al-Charif et en Cisjordanie, contre la population civile et les biens des Palestiniens". Dans sa résolution, le Conseil des ministres des AE de l'OCI, "appelle le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités, conformément à la Charte des Nations unies, en prenant toutes les mesures urgentes pour mettre un terme à l'agression brutale et barbare contre le peuple palestinien, en particulier à Ghaza et dans l'ensemble du Territoire palestinien, autoriser l'acheminement d'une aide humanitaire adéquate et sans entraves, assurer une protection internationale aux civils palestiniens sans défense". Il "condamne le recours répété au veto par les Etats-Unis pour empêcher le Conseil de sécurité d'assumer ses responsabilités" et "insiste sur le caractère primordial de la mise en application totale de la Résolution 2720 du Conseil de Sécurité". Dans le même contexte, il mandate le groupe islamique à New York pour convoquer une réunion de l'Assemblée générale sur la reconnaissance de l'Etat de Palestine et soumettre un projet de résolution à cette réunion pour reconnaître l'Etat de Palestine en tant que membre à part entière des Nations unies" et invite les pays qui n'ont pas reconnu l'Etat de Palestine à le faire dès que possible. Et il mandate aussi le secrétaire général de l'OCI pour "établir des contacts avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, le secrétaire général des Nations Unies, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme et le président de l'Union européenne (UE)", et poursuivre la coordination avec les Organisations régionales et internationales pour contraindre la puissance occupante, à stopper l'agression en cours contre Ghaza et à permettre l'accès de l'aide humanitaire". Enfin, le Conseil "charge le secrétaire général de suivre la mise en œuvre de la présente Résolution et d'en faire rapport à la prochaine réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OCI", conclut-il. La réunion de mardi a été organisée à la demande du Royaume d'Arabie Saoudite, de l'Etat de Palestine, du Royaume hachémite de Jordanie et de la République islamique d'Iran, pour discuter de l'agression sioniste en cours contre le peuple palestinien à Ghaza qui a fait depuis son lancement le 7 octobre 2023, au moins 30,717 martyrs et 72,156 blessés, selon un nouveau bilan officiel.