Le ballon officiel de la Coupe du Monde 2010, le Jabulani, suscite depuis le coup d'envoi du Mondial sud-africain une vague de critiques de la part de joueurs, de techniciens et surtout de gardiens qu'ils trouvent "trop dur" et "trop rapide". Selon les simulations informatiques du professeur Derek Leinweber, directeur du département de physique-chimie de l'université Adelaïde (Australie), le ballon conçu et créé par une grande firme allemande d'articles de sport va plus vite que les autres et se déforme plus, alors que son revêtement rugueux rend ses trajectoires imprévisibles. "Le gardien ne peut plus vraiment anticiper. Vous voyez le ballon arriver vers vous, vous évaluez rapidement là où il va aller et il se passe quelque chose d'autre", a dit Derek Leinweber. Plusieurs gardiens, participant au Mondial sud-africain, ont sévèrement critiqué le Jabulani qui est, à leur égard, "imprévisible" et "surnaturel". "C'est dommage qu'un événement aussi important que la Coupe du Monde doive se jouer avec un ballon aussi nul", a lancé le gardien et capitaine de l'équipe d'Espagne, Iker Casillas. Selon ce joueur du Real Madrid, le Jabulani ressemble plus à un ballon de beach-volley, tout en concédant qu'il reste encore suffisamment de temps pour s'y habituer. De son côté, le gardien chilien de la Real Sociedad (2e division espagnole), Claudio Bravo, avait lui aussi comparé le Jabulani à un ballon de beach-volley "très compliqué, très rapide et difficile à saisir". Il a toutefois ajouté qu'il a été fait pour "compliquer la vie des gardiens, pour qu'ils commettent davantage d'erreurs et qu'il y ait davantage de buts". "Il a une texture spéciale qui le rend impossible à attraper avec l'humidité. Il est compliqué de calculer ses trajectoires imprévisibles", a-t-il déploré. Les deux gardiens auteurs des deux premières grosses bourdes du tournoi, l'Anglais Robert Green et l'Algérien Fawzi Chaouchi, se sont abstenus de le critiquer. Pour le Slovène Robert Koren, qui a profité de ces trajectoires particulières pour précipiter une énorme erreur du gardien algérien Fawzi Chaouchi et marquer le but de la victoire (1-0), "le ballon a joué un rôle dans le but marqué face au gardien algérien", a-t-il dit. Pour l'instance internationale du football, FIFA, des consignes strictes ont été données concernant son poids, sa taille, le rebond en fonction de la température, etc. "Le ballon a été lancé en décembre. Depuis décembre, il a été utilisé aux Etats-Unis, en Allemagne, en Argentine (...) sans aucun commentaire négatif", a souligné l'équipementier. "Il n'y a aucune raison pour changer le ballon, c'est le meilleur que nous ayons jamais produit".