Le respect par le diabétique des conseils du médecin réduit le risque d'amputation du pied de 60 %, a souligné, lundi à Alger, le Pr. Mohamed Nadjib Bouayad, spécialiste en chirurgie vasculaire à l'hôpital universitaire d'Oran. Intervenant lors d'une journée d'étude organisée par la Fédération algérienne des associations de diabétiques (FAAD), le Pr. Bouayad a appelé au respect des règles d'hygiène du pied du diabétique et à la non-négligence des lésions légères, "celles-ci pouvant engendrer l'amputation du pied". Il a préconisé au diabétique de ne pas marcher sur le pied blessé pour éviter toute infection et complication, recommandant le "recours au traitement simple consistant à laver le pied et à ne pas couvrir la blessure pour éviter la propagation des microbes". 1/5 des diabétiques sont exposés à l'amputation du pied, a précisé le Pr. Bouayad, indiquant que 50 % d'entre eux décèdent durant les cinq années qui suivent l'amputation. La prise en charge médicale est à même de prévenir à hauteur de 80% l'amputation du pied du diabétique, a-t-il ajouté. Pour sa part le Pr Sekkal Fouzia, chef de service de diabétologie au CHU Lamine Debaghine (ex Maillot) a estimé que "l'amputation du pied du diabétique constitue un fardeau pour l'Etat et la société", indiquant que "dans la plupart des cas, le diabétique ne bénéficie pas d'une bonne prise en charge ce qui engendre des complications pouvant toucher d'autres organes vitaux". Certains malades "ne se rendent chez le médecin qu'en cas de complications", a-t-elle déploré, précisant que cela est du notamment au fait que le malade "perd la sensibilité du pied et ne ressent plus la douleur". Citant une étude réalisée au CHU Lamine Debaghine, elle a indiqué que sur un total de 700 malades traités au niveau de ce CHU, 25 % sont issus des villes intérieures du pays. Le traitement du pied du diabétique nécessite 69 % des médicaments réservés au traitement de la pathologie, a-t-elle précisé, insistant sur "l'importance du traitement du pied du malade pour éviter toute complication". Elle a également appelé à l'organisation et à la coordination du traitement et à la sensibilisation du malade par les associations activant dans ce domaine. Dans ce cadre, le représentant de la FAAD a salué les aides accordées par des laboratoires implantés en Algérie et les efforts consentis par l'Etat pour assurer les médicaments destinés au traitement de cette maladie.