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La littérature arabe en deuil
L'ECRIVAIN TAHAR OUETTAR N'EST PLUS
Publié dans L'Expression le 14 - 08 - 2010

L'écrivain algérien est décédé jeudi, à l'âge de 74 ans, des suites d'une longue maladie.
Hospitalisé à de nombreuses reprises et notamment à Paris en décembre dernier, c'est le président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika lui-même, qui avait donné les instructions pour son transfert dans un hôpital parisien. Aussi, c'est tout naturellement qu'il a adressé hier un message de condoléances à la famille du défunt.
«Nous venons de perdre l'un des pionniers du roman dans notre pays et l'un de ses illustres écrivains», a écrit le Président Bouteflika dans son message. Et de poursuivre: «Le défunt appartenait à la génération qui a bravé les difficultés de la colonisation, les barrières sociales et l'arriération pour acquérir le savoir», tout en affirmant qu'«il mit sa plume au service de la glorieuse Révolution et écrivit pour la liberté et l'indépendance des textes fabuleux pour soutenir les causes de son peuple, ses préoccupations sociales et ses aspirations au renouveau et à la renaissance».
Tahar Ouettar est né en 1936, à Sedrata, à côté de M'daourouch, dans l'est de l'Algérie, (wilaya de Souk Ahras). Il avait trois frères. L'écrivain de langue arabe, affirmait en évoquant cette époque: «Je suis né dans un douar de campagne, d'une famille qui comptait quatre garçons, mon père en a mis deux à l'école de langue française, deux à l'école de langue arabe. J'ai vécu dans la pureté, de l'existence, nourri du spectacle des collines sur lesquelles tombait le crépuscule, jouant de la flûte derrière les brebis et les oies. J'ai été témoin de l'herbisme. Ma mère accouchant toute seule, ma mère encore montant la garde la nuit sur le toit. J'ai saisi le sérieux de la nature et des hommes qui m'entouraient. Dans le Coran que j'apprenais par coeur, j'ai reconnu l'éloquence et la beauté. Ceci se passait avant la Révolution; depuis, d'autres facteurs sont venus enrichir ma personnalité.» Après l'école primaire, Tahar Ouettar s'inscrit à l'Institut Ben Badis de Constantine, puis à la célèbre Zitouna de Tunis.
Il s'imprègne alors des grands écrivains, philosophes et penseurs arabes comme Gibran Khalil Gibran ou encore Ilyas Abu Madi. Il déclarait: «Je retenais par coeur des oeuvres de Jibran Khalil Jibran, de Mikhaïl Nu'yma, ainsi que les poèmes d'Iliya Abu Madi».
Devenu à son tour écrivain, il affirmait prendre en considération toutes les écoles, sans s'inféoder à aucune d'elles. Son parcours d'écrivain a débuté vers 1955, à Tunis, où il a commencé à publier des nouvelles dans les journaux.
Une de ses nouvelles - Noua - revêt une importance particulière et sera décisive pour la suite de sa carrière. Elle donnera naissance, d'une part à un film d'auteur, d'autre part, elle sera l'élément déclencheur qui fera que son écriture et son engagement politique seront irrémédiablement liés à la politique socialiste qui s'en ressent à travers ses oeuvres et sa pensée d'homme. Comme journaliste, Tahar Ouettar fondera successivement deux périodiques, en 1962-1963, Al-Jamahir, Al Ahrar. En 1972-1974, il animera le supplément culturel l'hebdomadaire du quotidien Al-Chaâb.
C'est en 1972 qu'est édité son recueil de nouvelles Fumée de mon coeur, en Tunisie. Quelques années plus tard, il montre son talent dans le théâtre en publiant, en Algérie cette fois, Le fugitif. Son premier roman paraît en 1971, sous le titre de L'as. Publié chez la Sned, il est traduit en plusieurs langues et a connu un succès incroyable.
En 1989, il prend la présidence de l'association culturelle Al Jahidiya. Dans l'ensemble de son oeuvre, dit-on, Tahar Ouettar s'efforçait de saisir le réel dans toute sa complexité, sous tous ses aspects économiques... Il passe avec aisance du registre réaliste au registre symbolique, sa force vient sans doute d'une sincérité profonde et de ses convictions.
Tahar Ouettar est l'auteur de plusieurs oeuvres littéraires traduites dans plusieurs langues, notamment en français, anglais, allemand, russe, italien, bulgare, grec, portugais, vietnamien, hébreu, ukrainien... etc.
Il est l'auteur de plusieurs nouvelles et romans dont Al Zilzel (Le séisme), roman (Sned 1974), Noces de mulet, Roman, (Beyrouth 1980), Expérience amoureuse - Roman Alger 1989, Aimer et mourir à l'ère harrachite - Roman - Alger 1978, La Bougie et les cavernes, Roman Alger 1995, Le Ouali Tahar retourne dans son saint lieu - Roman -Alger 1999. Il a traduit une collection de poèmes de Francis Combe (Appentis du printemps, Alger 1986) et a contribué dans plusieurs scénarios de films algériens. Journaliste et écrivain à part entière, Tahar Ouettar a toujours été un homme engagé en Algérie. En 2005, il reçoit le prix Sharjah de la culture arabe par le comité exécutif de l'Unesco qui correspond à pas moins de 25 000 dollars.
A propos de sa pensée, il disait que son souci principal est d'atteindre la limite extrême que la bourgeoisie peut atteindre dans le sacrifice comme leader des grands changements du monde. Tahar Ouettar a fait souvent l'objet de controverse suite à son franc-parler principalement et à ses déclarations qui ont fait scandale à propos de Tahar Djaout. Il n'en demeure pas moins un écrivain incontournable de la littérature algérienne. Et si le «conflit» entre lui et Tahar Djaout alimente aujourd'hui encore les débats, on ne peut lui dénier le talent d'une plume qui a fait parler d'elle et su marquer en lettres d'or la littérature algérienne d' ici et d'ailleurs depuis plus de cinquante ans.


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