Les banques centrales africaines ont convenu de renforcer leur coopération dans les domaines monétaires et financier et de procéder à l'échange des expériences, au terme des réunions annuelles de l'Association des Banques centrales africaines (ABCA) clôturées vendredi soir à Dakar. Selon le nouveau président de l'ABCA, M. Philipe-Henrie Dacoury-Tabley qui s'exprimait lors d'une conférence de presse, les institutions financières africaines se sont rendues compte qu'elles avaient "beaucoup à prendre de chacune d'elles", d'où la nécessité, a-t-il affirmé, de "renforcer cette coopération multilatérale". M. Dacoury-Tabley qui est également gouverneur de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a soutenu que l'existence d'une telle coopération permettrait aux africains de "relever les défis que se posent à eux". Par ailleurs, les gouverneurs des banques centrales africaines ont encouragé les Etats membres de l'ABCA à poursuivre les réformes visant à "favoriser la reprise économique, consolider les bases des économies africaines et à accélérer leur convergence macroéconomique", a-t-on indiqué. Pour M. Dacoury-Tabley, cette convergence macroéconomique entre les pays africains est nécessaire afin de pouvoir aspirer à la mise en place d'"une monnaie unique africaine", décidée par les chefs d'Etat et de gouvernement. Il est à rappeler dans ce contexte que l'ABCA qui a été créée en 1965 est devenue un organe spécialisé de l'Union africaine (UA) pour "favoriser la coopération dans les domaines monétaire, bancaire et financier et de préparer la mise en place d'une monnaie unique et d'une banque centrale commune en Afrique à l'horizon 2021". Constatant que cet objectif ne peut être décrété du jour au lendemain, le président de l'ABCA a expliqué que "cela reste, toutefois, l'une de nos priorités, étant donné qu'il s'agit d'une décision prise par nos chefs d'Etat". "Il nous revient d'étudier la faisabilité de ce projet financier et de créer les conditions qu'il faut pour que cet objectif soit atteint", a indiqué le président sortant de l'ABCA. M. Dacoury-Tabley a notamment ajouté que "nous allons accélérer notre coopération pour que nous puissions désigner au niveau de chaque groupe sous-régional les personnes et les ressources pour faire ce genre de travail en identifiant les conditions sous lesquelles la monnaie unique et la banque centrale africaine pourraient être mises en oeuvre". Dans le même ordre d'idées, le président sortant de l'ABCA a déclaré que "nous devons redoubler d'efforts, si nous voulons avancer, il faut éviter que nous soyons perçus comme étant un facteur de blocage à la création de la Banque centrale africaine". Il est à rappeler que l'Algérie a participé aux réunions annuelles de l'ABCA avec une délégation conduite par le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksassi. A cette occasion, M. Laksassi a présenté un exposé sur le "renforcement du rôle de la Banque d'Algérie dans la supervision et la stabilité financière", en rappelant que le système bancaire en Algérie n'a pas été directement affecté par le choc externe inhérent à l'intensification de la crise financière internationale en 2008. En outre, les travaux ont été marqués par l'élection du nouveau bureau de l'ABCA dont la présidence sera assurée jusqu'à 2012 par le gouverneur de la BCEAO, M.Dacoury-Tabley, qui succède au congolais Jean-Claude Masangu-Mulongo.