Une opération de réhabilitation de grande envergure a été entamée dernièrement par la direction de la culture de la wilaya de Tlemcen à "Derb Sidi Belhasnate ou Derb des sept arcades. Cette opération, qui s'inscrit dans le cadre des préparatifs pour la manifestation internationale "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011", est menée en coordination avec des bureaux spécialisés à "Derb Sidi Belhasnate", situé au centre-ville, jouxtant la grande mosquée et le mausolée du saint-patron Sidi Ahmed Belhacene El Ghomari, décédé au 15e siècle. Selon le directeur de la culture, l'opération porte sur la réhabilitation d'un monument historique de la capitale des Ziannides, structure imposante qui irradie ses symboles culturelle et sociale enracinés et puisés du patrimoine local sur le tout Tlemcen. Ce lieu populaire ancien est réputé par ses récits, légendes, contes ou encore certains faits mystérieux rapportés par les différentes générations. Selon des récits historiques, Sidi Ahmed Belhacene El Ghomari s'installa à derb des sept arcades où il reçut des élèves, venus de partout acquérir le savoir auprès de lui et assister aux "halaqates" qu'il animait chaque jour à la mosquée. Le cheikh se chargea de la restauration du lieu, avant que son action ne s'étende pour s'orienter vers les actions caritatives en faveur des démunis et des voyageurs, grâce à la collecte des dons de bienfaiteurs et des notables de la ville. Après la mort de ce saint homme en 1470, ses disciples poursuivirent son œuvre de charité et transformèrent ce lieu en un espace pour accueillir les sans abris, les voyageurs et les démunis. Au fil des années, la coupole de Sidi Ahmed Belhacene El Ghomari s'est transformée en lieu d'imploration. Selon quelques sources, les tlemceniennes fréquentaient de temps à autre "Derb Sidi Belhasnate" baptisé par les habitants de la ville "détenteur de la baraka et dissipant les tourments", en quête de quiétude et méditation sous les ombrages des vignes. Cet attachement culturel a connu l'apparition de quelques pratiques et rituels nouveaux dont ceux incitant les femmes à faire un "taouaf" autour du Derb, à l'exemple du rituel du pèlerinage "Safa et Marwa" et boire de l'eau fraîche apportée dans l'une des jarres entreposée devant la porte. Les grand-mères fréquentent ce lieu sacré pour faire boire de cette eau aux petits enfants malades. La coutume veut, en effet, que l'enfant malade, notamment celui ayant des difficultés à parler et à marcher, s'assied sur les trois premières marches d'escalier de la grande mosquée à proximité du "Derb des sept arcades", pour que le premier fidèle sorti de la mosquée le prenne dans ses bras, comme le racontent des femmes âgées en déplorant l'état de dégradation actuel du Derb.