Les coûts des différents services indispensables dans la vie courante, à l'image des transports, des télécommunications et du logis, font de la capitale italienne, Rome, l'une des villes les plus chères en Europe. La ville éternelle est certes très bien pourvue en moyens de transport (bus, taxis, métro, tramway et trains). Cependant, outre le casse-tête des bouchons qui irritent les plus patients des usagers, notamment durant les heures de pointe, les tarifs des transports publics sont propres à obérer sérieusement les budgets des ménages les plus prévenants. Ainsi, un ticket de bus, valable également pour le métro et le tramway, coûte un euro (100 DA) et n'est valide que pour 75 minutes. Il existe, toutefois, une astuce qui permet de faire des économies et à laquelle recourent les usagers prévoyants, qui sont contraints de se déplacer journellement dans Rome et sa périphérie : l'abonnement mensuel qui revient à 30 euros. Avec cet abonnement, il est loisible de traverser la ville en long et en large en bus, métro et tramway. Un seul hic, cependant, il faut se lever tôt pour décrocher ce sésame car les retardataires, qui voudraient s'acheter ce billet, risquent de ne pas en trouver passée la première semaine du mois. A Rome, les taxis sont légion. Ils sont reconnaissables à leur couleur blanche et au port du compteur. Seulement, les tarifs des taxis sont très élevés de sorte que pour quelques centaines de mètres dans les heures de pointe, il faut débourser pas mois de 10 euros. Même les bagages sont facturés, à raison de 3 euros l'unité. En dépit de cette cherté, les transports publics dans Rome et surtout au centre-ville, ne désemplissent pas. "C'est que les 4 millions de Romains sont envahis par des cohortes de touristes qui y viennent des quatre coins du globeö, aux dires d'un natif de la ville. Cette affluence des touristes dans la cité éternelle contraint les Romains à quitter leur ville durant les vacances, ajoute l'interlocuteur, qui indique à l'APS, que cette initiative, prise l'an dernier par chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, consiste à octroyer une confortable prime aux Italiens qui voudraient passer leur congé dans le pays. "C'est une première en Europe", se félicite-t-il. Pour d'autres, cette généreuse offre ne serait qu'un moyen parmi tant d'autres pour éviter aux Italiens de dépenser leur fric ailleurs que dans leur pays, par ces temps de crise économique. L'Internet, accès strictement surveillé L'Internet et la téléphonie mobile se sont démocratisés en Italie depuis quelques années. Toutefois, aussi bien pour les nationaux que pour les étrangers, l'utilisation du web dans les différents espaces ouverts au public, est strictement réglementée. Il est exigé à tout usager, la présentation d'une pièce d'identité qui est dûment enregistré. Inutile de dire où vont les données. C'est, pense-t-on, de cette manière que les autorités suivent la traçabilité des communications dans leur stratégie de lutte contre le terrorisme et la grande criminalité, qui met en rogne les défenseurs des libertés. En plus, les tarifs appliqués dans ces cybers sont parmi les plus élevés d'Europe. Ils varient entre 2 et 3 euros l'heure. Quant au téléphone mobile, c'est une autre histoire. Ainsi, l'acquisition d'une carte SIM pré ou post-payée est subordonnée à la présentation du fameux code fiscal (codece fiscale) qu'on ne peut obtenir qu'auprès des agences des impôts qui exigent aux demandeurs le titre de séjour. C'est-là, un véritable casse-tête pour les touristes notamment. Du reste, le code fiscal est un préalable pour toute démarche administrative, comme l'ouverture d'un compte bancaire ou l'allocation d'un logement. A Rome, comme ailleurs dans le pays, les banques publiques sont extrêmement pointilleuses et bureaucratisées. "C'est peut-être grâce aux lourdeurs bureaucratiques que les banques italiennes n'ont pas été affectées par les dernière crise financière international, qui continue de malmener des institutions financières en Europe, jusqu'à l'heure", explique un banquier. Il n'empêche que cette pratique tatillonne fait fuir les clients vers d'autres établissements financiers plus ouverts, notamment les succursales européennes. La flambée de l'immobilier Contrairement à d'autres pays occidentaux touchés par la crise économique, en Italie, pays quelque peu épargné, l'immobilier connaît une flambée sans précédent, constatent les experts et les usagers. Les prix des loyers qui connaissent annuellement des hausses de 2 à 3 %, ne sont pas à la portée du plus grand nombre. Ainsi, pour un minuscule appartement de 3 pièces, il faut compter entre 1500 et 1800 euros par mois. De plus, le propriétaire exige le versement d'une mensualité et de deux autres comme caution, s'il utilise les services d'une agence immobilière qui, elle aussi, empoche un mois de loyer sur le dos du locataire. Ces tarifs sont en vigueur dans les quartiers périphériques de la ville. Ils sont encore plus élevés dans les quartiers résidentiels plus huppés, atteignant au minimum les 5.000 euros, sinon plus. Cette flambée des prix n'encourage guère les propriétaires de logement à mettre en location pour longue durée et par mois, leurs biens. Ils préfèrent, dit-on, louer à la journée ou à la semaine surtout pour les touristes qui visite l'Italie à longueur d'année, pour rentabiliser au mieux ces biens. A raison de 50 euros, sinon plus selon les quartiers, par nuit et par personne, le compte est vite fait. Face à cette course effrénée au lucre, le parc immobilier de location pour longue durée se rétrécit, se désolent les demandeurs. Cette situation contraint tout demandeur de logement à se délocaliser en dehors de Rome. Or, cette option obligée rencontre, a hélas son pendant négatif : si les tarifs sont moins onéreux dans la banlieue et les villages agglomérations environnantes, ce que l'on économise par cette astuce, est vite englouti dans les transports, avec en sus, les inévitable surdoses de stress et de fatigue des déplacements et des heures de sommeil perdues. Quant aux logements mis en vente, et dont les propriétaires profitent de la montée des cours du marché, ils sont tout simplement hors de portée des bourses moyennes. Un simple F3 dans un quartier périphérique de la ville est proposé à plus d'un quart de million d'euros. Dans les quartiers huppés, mieux vaut ne pas en chercher si l'on est un salarié moyen. En tout état de cause, les Romains recourent à toute sorte de subterfuge, et autre débrouille pour pouvoir s'en sortir à frais réduits. Quant aux étrangers, il leur est conseillé d'imiter les Romains et mettre en application de vieil adage selon lequel "à Rome, il faut faire comme les Romains, pour espérer ne pas se perdre dans les méandres de la difficultueuse vie de tous les jours.