La réforme de l'action arabe commune dans différents domaines et la politique de bon voisinage des pays arabes seront au centre des travaux du sommet arabe extraordinaire qui se tient samedi à Syrte (Libye). Deux avis marquent le débat sur cette question, l'un en faveur d'une refonte globale et accélérée pour l'avènement d'une Union arabe et d'un accord sur une nouvelle charte dont les dispositions seront mises en ouvre dans un laps de temps court. Le deuxième point de vue prône un développement progressif en maintenant pour le moment l'appellation de la Ligue arabe et en ajournant l'examen de l'établissement d'une Union jusqu'après l'exécution et l'évaluation des étapes du développement requis. Ces deux points de vue se sont concrétisés lors du sommet tenu à Tripoli (Libye) fin juin dernier avec la participation du guide de la Révolution libyenne, le colonel Maâmar El Gueddafi, l'Emir de l'Etat du Qatar Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, le président du Yémen Ali Abdallah Salah, le président égyptien Hosni Moubarak, le président irakien Djallal Talabani ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Ce sommet a adopté une série de recommandations visant le développement de l'action arabe commune, dont la vision sur le développement de la Ligue arabe. La haute commission présidentielle du sommet a adopté des recommandations, notamment la tenue de deux sommets arabes par an (l'un ordinaire, l'autre de concertation qui se tiendra dans le pays abritant le siège) outre la tenue de sommets arabes de qualité sur l'examen de domaines précis à l'instar du sommet économique, social et de développement, le sommet culturel ainsi que la création d'un conseil exécutif au niveau des chefs de gouvernement qui sera chargé de superviser l'exécution des décisions des sommets arabes en relation avec les domaines de développement socioéconomique. La haute commission présidentielle du sommet a également approuvé la création d'un conseil des ministres de l'économie et du commerce, l'examen de la création d'autres conseils ministériels sectoriels et la célérité dans la prise des décisions nécessaires pour décider du statut du Parlement arabe permanent. Parmi les autres recommandations qu'il a adopté le sommet a chargé les ministres arabes des Affaires étrangères et de la Justice de réexaminer le statut de la Cour arabe de justice en tant qu'un des principaux dispositifs de l'action arabe commune. La nécessité pour le Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères d'assumer ses responsabilités comme responsable direct devant le sommet en élargissant cette demande aux autres conseils en charge des questions sécuritaires figurait également parmi les points du projet de document visant le développement de l'action arabe commune. Les dirigeants arabes ont conclu à la nécessité de revoir la composition du Conseil arabe de paix et de sécurité pour davantage d'efficacité, par l'augmentation du nombre de ses membres tout en veillant à l'équilibre géographique, l'élargissement de ses missions et la mise en place des mécanismes prévus dans le statut. Dans ce contexte, les pays arabes ont été appelés à designer des détachements de leurs forces armées pour contribuer aux opérations de préservation de la paix, à la création d'un organisme de coordination arabe des secours, l'organisation d'aides humanitaires urgentes en cas de situations exceptionnelles, de catastrophes, de crises humanitaires, de conflits et de guerres, conformément à la décision 319 du 23 mars 2005 du conseil de la Ligue arabe au niveau du sommet. Les dirigeants arabes auront, d'autre part, à débattre lors de leur réunion à Syrte, de la proposition du secrétaire général de la Ligue arabe sur la politique de bon voisinage arabe. Les dirigeants arabes avaient demandé, lors du sommet arabe de mars dernier à Syrte, à Amr Moussa d'élaborer un document de travail sur les principes proposés pour la politique de bon voisinage arabe et les mécanismes susceptibles de garantir le développement des liens et de la coordination à ce niveau.