Des détenus d'opinion sahraouis au Maroc ont appelé le président Nicolas Sarkozy à intervenir auprès des autorités royales en vue de leur libération après une détention de plus d'un an. "Cela fait un an que nous sommes en prison et les autorités marocaines n'ont procédé ni à notre jugement ni à notre libération malgré les demandes de nombreuses organisations dans le monde entier", rappellent ces détenus dans une lettre ouverte au président français, rendue publique samedi. Ils se plaignent, dans leur lettre publiée sur le site de la représentation de la Rasd à Paris, de la "persistance des violations graves des droits de l'homme dans la partie du Sahara occidental occupée par le royaume du Maroc" et du "pillage continuel des ressources naturelles" du Sahara occidental. Après avoir signalé que leur arrestation est intervenue à l'aéroport de Casablanca le 8 octobre 2009, alors qu'ils étaient de retour d'une visite aux campements de réfugiés sahraouis du sud-ouest algérien, les auteurs de cette lettre ont affirmé que leur interpellation "n'était pas basée sur des faits criminels, comme rapporté par la campagne de calomnie lancée par l'Etat marocain contre eux" les traitant, signalent-ils, de "traîtres", d'"ennemis" et d'"espions algériens". Ces prisonniers d'opinion exhortent le président Sarkozy à appeler le gouvernement marocain à "assumer ses responsabilités", à les "juger rapidement dans un procès équitable en présence d'observateurs internationaux" ou à les "libérer ainsi que tous les défenseurs sahraouis des droits de l'homme et prisonniers d'opinion dans les prisons marocaines". Sur les sept détenus sahraouis, quatre ont été mis en liberté provisoire. Les trois autres, Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Ahmed Naciri, comparaîtront le 15 octobre prochain devant un tribunal civil à Casablanca, après que le tribunal militaire eut déclaré le 21 septembre dernier son "incompétence". Les accusations de trahison ont été abandonnées. Selon le représentant de la Rasd à Paris, Omar Mansour, le choix du président Sarkozy "n'est pas fortuit eu égard au rôle de la France dans la stabilité dans la région, ses liens étroits avec le Maroc et son statut de pays bastion des droits de l'homme".