Le député français, M. Jean-Paul Lecoq, a adressé une lettre au secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, et au président français, M. Nicolas Sarkozy, dénonçant les violations des droits de l'homme au Sahara occidental. Le député du Parti communiste français (PCF) de Seine-Maritime et maire de Gonfreville l'Orcher a attiré l'attention sur “les pratiques constantes de violations des droits humains”, par les autorités marocaines, qui sont “en contradiction flagrante avec l'exigence du Conseil de sécurité formulée dans sa résolution 1754 qui demande aux parties de bâtir un climat de confiance et de bonne volonté favorisant les négociations directes et permettant la conclusion d'un accord qui débouche sur l'autodétermination du peuple sahraoui”. Il a rappelé que “la population sahraouie, qui exprime depuis mai 2005 (Intifada) son droit à l'autodétermination par des manifestations pacifiques, est violemment réprimée” et que “les libertés fondamentales d'opinion, d'expression, d'association et de manifestation sont bafouées”, ajoutant que les associations sahraouies pour le respect des droits de l'homme ou pour la tenue d'un référendum d'autodétermination “sont interdites ou poursuivies devant les tribunaux”. “Les autorités marocaines (?) n'ont fait preuve nullement de vouloir ajuster leur conduite au droit international : elles refusent obstinément l'application de la résolution de l'Organisation des Nations unies prévoyant le règlement définitif du conflit au Sahara occidental, et cela en violation flagrante et ouverte des dispositions de la Charte des Nations unies”, a-t-il poursuivi. Il a ajouté que les militants des droits de l'homme et les étudiants sahraouis qui manifestent dans les universités marocaines “sont arrêtés, brutalisés sinon torturés et condamnés, pour ce qui relève de délits d'opinion, à de lourdes peines de prison au cours de procès qui ne respectent pas les normes internationales d'un procès équitable”. Citant le cas de différents prisonniers sahraouis, M. Lecoq a souligné qu'ils “réclament l'amélioration de leurs conditions de détention, le respect de leurs droits légitimes garantis par les conventions et traités internationaux, en tant que prisonniers d'opinion, et, comme l'ensemble de la population sahraouie, le respect de son droit à l'autodétermination constamment rappelé et réaffirmé par les Nations unies ainsi que la mise en œuvre du référendum d'autodétermination prévu par les accords de cessez-le-feu de 1991”. Il a appelé le SG de l'ONU à “intervenir en urgence en vue d'exiger du gouvernement marocain leur libération immédiate, de garantir l'intégrité physique et psychologique de tous les prisonniers politiques sahraouis, d'exiger du Maroc le respect de la légalité internationale sur le territoire du Sahara occidental et des décisions des Nations unies portant sur la mise en œuvre du référendum d'autodétermination” et pour mettre “fin immédiatement aux violations massives des droits humains”. Dans une lettre similaire adressée au chef de l'Etat français, le député a ajouté que la coopération euro-méditerranéenne et franco-méditerranéenne passe “inéluctablement par la résolution de ce conflit vieux de 30 ans, par l'exercice du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui ainsi que par le respect des obligations internationales de protection des droits humains de la part du pouvoir marocain”. R. I./SPS