Les tractations politiques se poursuivent en Irak en vue de former un nouveau gouvernement issu des élections législatives de mars dernier alors que les dirigeants irakiens font face à de multiples divergences et peinent à débloquer l'impasse. Dans une déclaration jeudi à la radio "Sawa", basée aux Etats-Unis, Hani Achour, conseiller de la "Liste nationale" (AN) principal bloc chiite au Parlement irakien, a affirmé qu'"une nouvelle coalition politique sera bientôt annoncée" entre le parti Fadhila, le Conseil suprême islamique d'Irak et la coalition du centre. Cette information a cependant été démentie par le porte-parole du parti +Fadhila+ Bassim Cherif, qui s'est dit "surpris" par l'existence d'un accord en vue de former cette nouvelle coalition. De son coté, le député Ali Ashalah de l'Alliance de l'Etat de droit (AED) du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki, a annoncé un "accord préliminaire" entre les blocs parlementaires en vue de partager les portefeuilles au sein du futur gouvernement irakien. L'AN regroupe l'Alliance de l'Etat de droit (AED) et l'ANI, un regroupement de partis religieux chiites. L'AED est arrivée en deuxième position lors des élections de mars dernier avec 89 sièges sur 325, derrière le Bloc irakien (91 sièges), une liste conduite par Iyad Allawi, ancien chef du gouvernement irakien. Jusqu'ici, aucun des deux partis n'est parvenu à former une coalition gouvernementale. Dans le but d'obtenir le soutien arabe face à l'impasse politique en Irak, les principaux dirigeants ont multiplié ces derniers jours leurs rencontres avec les dirigeants des pays voisins. Ainsi, l'ancien chef du gouvernement irakien Iyad Alaoui a rencontré, samedi dernier à Ryadh, le roi Abdallah d'Arabie saoudite pour examiner la situation actuelle en Irak et les moyens de le faire sortir de cette crise afin qu'il retrouve sa stabilité politique et sécuritaire. Selon le quotidien panarabe Al-Hayat, M. Allawi, serait prêt à accepter que son rival Nouri al-Maliki forme un gouvernement à condition que son bloc y participe et soit associé à ses décisions. A Damas, le président syrien Bachar Al-Assad a évoqué récemment avec le chef de la principale formation chiite irakienne, Ammar Al-Hakim, le dialogue entre les différents blocs parlementaires pour trouver une solution à la crise de la formation d'un gouvernement irakien. Les deux hommes ont affirmé "l'importance de former un gouvernement d'union nationale représentant toutes les catégories du peuple irakien", selon l'agence de presse Sana. Dans la capitale syrienne également, le porte-parole du gouvernement irakien Ali Edabagh a affirmé, lors d'une visite effectuée récemment dans ce pays, que la formation d'un gouvernement en Irak "revient aux Irakiens seuls", appelant "les mouvances politiques du pays à établir un terrain de confiance pour réaliser un projet commun". A l'étranger, la communauté internationale ne cesse de presser les dirigeants irakiens de trouver un terrain d'entente en vue de former un gouvernement d'union, jugé crucial pour ramener la paix et la stabilité dans ce pays où les violences se poursuivent quasi-quotidiennement. Aux Etats-Unis, le vice-président Joe Biden a, lors d'un entretien téléphonique, tenu fin septembre avec Iyad Alawi, appelé les dirigeants irakiens à multiplier leurs efforts en vue de former, "au plus vite", un gouvernement "inclusif et légitime répondant aux exigences du peuple". Un appel similaire avait été lancé récemment par la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, à l'issue d'un entretien à New York avec le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari. Mme Clinton avait souligné alors "qu'il était d'une importance vitale que la solution vienne de l'intérieur de l'Irak". Cette question était également au centre d'une réunion des ministres de l'Intérieur des pays voisins de l'Irak, tenue fin septembre à Manama (Bahreïn), à l'issue de laquelle les participants avaient appelé à la formation "au plus vite" d'un gouvernement irakien, estimant qu'il s'agissait d'"une nécessité régionale et internationale".