Satisfaits des prix du pétrole, les 12 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont convenu de maintenir inchangés les quotas de production de brut et d'attribuer à l'Iran la présidence de l'organisation en 2011, une première depuis 36 ans. L'Opep a fixé son plafond de production à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis le 1er janvier 2009. La décision de reconduire, pour la sixième fois consécutive, les quotas de production en vigueur pour les pays de l'organisation était largement attendue. La quasi-totalité des pays de l'Opep se sont dits "satisfaits" des prix actuels des cours du brut. Le ministre équatorien Wilson Pastor-Morris, dont le pays préside cette année l'organisation, a affirmé à l'issue de la réunion qu'"aucun changement" ne sera observé dans les niveaux de production. Le ministre saoudien de l'Energie, Ali Al Nouaïmi, a indiqué qu'"il n'y a aucun changement (...) parce que le marché est satisfaisant". Le baril de brut oscille depuis un an dans une fourchette comprise entre 70 et 80 dollars, voire un peu plus comme ces derniers jours sous l'effet d'un accès de faiblesse du dollar. Ce niveau est considéré comme "satisfaisant" et pour les producteurs et pour les consommateurs. Certains pays, comme la Libye et le Venezuela, ont également exprimé en marge de la réunion leur souhait de voir le prix de l'or noir grimper encore, jusqu'à 90 ou 100 dollars. Les cours actuels "sont acceptables", mais plusieurs facteurs sont "de plus en plus défavorables à l'Opep", a estimé le chef de la délégation libyenne à la réunion de l'Opep, Chokri Ghanem, citant "l'érosion du dollar" et la hausse de certaines matières premières alimentaires. "Notre revenu réel diminue d'autant, nous aimerions voir un prix plus élevé, jusqu'à 100 dollars", a-t-il plaidé. L'Opep, qui vient de fêter son demi-siècle d'existence et reste très attentive aux soubresauts de l'économie mondiale convalescente, aura une nouvelle occasion d'évoquer le sujet en décembre lors d'une réunion extraordinaire à Quito, à l'invitation de la présidence équatorienne. L'Equateur passera alors le relais à l'Iran, actuel vice-président de l'organisation, frappé par des sanctions internationales en raison des soupçons planant sur son programme nucléaire. Ses Etats membres ont en effet accepté de laisser Téhéran prendre la tête de l'Opep en 2011. A Vienne, certains, notamment le représentant libyen, ont une fois de plus appelé au respect des quotas par des Etats de moins en moins disciplinés. La discipline s'est en effet progressivement effritée, à tel point que les onze membres de l'Opep soumis aux quotas n'appliquaient plus qu'à 54% en septembre les baisses de la production décidées par l'organisation, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).