L'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a annoncé mardi l'augmentation de sa production quotidienne de brut de 500.000 barils à partir du 1er novembre dans le but de calmer la nervosité des marchés.Le ministre du Pétrole du Qatar, Abdullah bin Hamad al Attiyah, a expliqué que cette hausse serait basée sur le niveau actuel de l'OPEP. Ce qui signifie que l'organisation ajoute du pétrole sur le marché, ont précisé des responsables de l'OPEP. Cette augmentation de la production a été décidée pour calmer la nervosité des marchés, inquiets de voir l'offre de pétrole se réduire d'ici à la fin de l'année. Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Abdallah el-Badri, a déclaré avant le début de la conférence: "Nous sommes inquiets au sujet des marchés financiers". En outre, l'Algérie qui a soutenue le maintien du même taux de production, craignait de voir se répéter le scénario catastrophique de la crise asiatique d'il y a dix ans, qui avait vu les prix s'écrouler jusqu'à 10 dollars le baril en 1999 à la suite d'une augmentation de l'offre. "A la réunion de Djakarta, il y a dix ans, nous étions dans une situation similaire et nous avions pris la mauvaise décision", a rappelé Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. Selon M. Khelil, "il est donc urgent d'attendre des éléments suffisants prouvant qu'il existe un besoin d'augmenter la production de pétrole, ce qui pourrait se faire sentir au cours des prochaines réunions". L'Arabie Saoudite, de loin le premier producteur du cartel, est le seul à disposer d'une capacité de production excédentaire significative. Le mutisme du ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi, depuis son arrivée à Vienne, a déchaîné les spéculations. "Si on regarde où se trouvent les capacités de production excédentaires, elles se concentrent dans les pays du Golfe, à l'exception de l'Iran", remarque M. Tossetti, analyste du cabinet de consultants spécialisé PFC Energy. Le chef de la délégation koweïtienne, Mohammad al-Olaim, a semblé mardi s'aligner sur la position présumée des Saoudiens : "je pense que nous pourrions aboutir à quelque chose de positif", a-t-il lâché. Les 10 membres du cartel soumis au système des quotas (l'Irak et l'Angola en sont exclus) produisent officiellement 25,8 millions de barils par jour, mais officieusement environ un million supplémentaire. Les partisans d'une hausse n'ont pas pu convaincre les pays qui, comme l'Iran et le Venezuela, pompent au maximum de leur capacité et pour qui un relèvement des plafonds de production ne présenterait que des risques, notamment celui de faire baisser les cours de l'or noir et donc leurs recettes pétrolières. Confronté à un dilemme, augmenter pour ménager les pays consommateurs, au risque de voir les prix dégringoler, ou maintenir sa production inchangée pour observer l'évolution de la demande, le cartel a impérativement affiché un front uni. L'Opep doit se réunir à nouveau en novembre, puis début décembre prochain, pour fixer un nouveau taux de production. Avant l'annonce de la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), les contrats à terme sur le pétrole brut se sont inscrits en légère baisse à Londres. Le contrat d'octobre sur le Brent coté à l'ICE de Londres perdait 29 cents à 75,19 dollars le baril, tandis que le contrat d'octobre sur le brut du New York Mercantile Exchange se repliait de 0,17 dollar à 77,32 dollars le baril.